Restitution de l’espace public à Aïn El Türck:
Les panneaux d’interdiction ne suffisent pas !
Il va falloir bien plus qu’un panneau d’interdiction pour mettre fin à l’anarchie qui caractérise la gestion de l’espace public dans la commune d’Aïn El Türck.
Si le maire et son équipe affichent ou veulent afficher une bonne intention pour restituer un tant soit peu l’ordre, les réflexes longtemps ancrés dans les esprits des citoyens seront difficiles quant à eux à faire revenir à la normalité après avoir été abandonnement familiarisés avec le laxisme et le laisser-aller qui ont prévalu ces dernières années.
Le stationnement des voitures sur les trottoirs et sur les places publiques, tout autant que l’entreposage des matériaux de construction ou encore des équipements ménagers et autres sur la voie publique, sans parler des ambulants qui sont adossés à la façade même du siège de l’APC d’Aïn El Türck, sont des scènes qui ne choquaient plus le citoyen autochtone ou le vacancier de passage car celles-ci, se sont incrustées dans le paysage. Les placettes où se tenaient habituellement dans les années de gloire, les kermesses de fête des plages et des animations culturelles et artistiques, sont devenues des parkings à auto, de jour comme de nuit, sans que cela ne fasse sourciller un quelconque responsable local. Les trottoirs, accueillent des vendeurs ambulants de toutes catégories, allant du vendeur de marchandises douteuses de santé à celui de confectionneur de «M’hajeb» et cela en plein centre ville d’Aïn El Türck, sous les fenêtres même du siège de l’Hôtel de Ville et à quelques dizaines de mètres de celui de la daïra. Le voyageur qui visite pour sa première fois la commune d’Aïn El Türck, est sous le choc, car il s’attend à voir une belle station balnéaire, toute propre, bien agencée, ses boulevards assez dégagés, des commerces joliment achalandés et surtout une certaine forme d’ordre qui régit l’ensemble. Au lieu de cela, c’est un imbroglio général que constate ce visiteur offusqué par l’aspect hideux qu’offre la ville et se rend compte finalement qu’elle n’a rien d’une station touristique si on enlevait la mer.
En fait, la déchéance dans la configuration urbanistique de la commune d’Aïn El Türck est allée crescendo d’année en année, pour aboutir à l’actuelle désolante situation, encouragée faut-il le rappeler par les assemblées communales successives arrivées aux commandes grâce à une complicité tribale. Le laxisme et l’indulgence sont ainsi devenus une forme de récompense pour une catégorie de la population qui n’en trouvera pas mieux que d’exploiter tout ce qui est permissible. Pour preuve, une zone entière est née sur la façade de l’autoroute pour servir de site commercial aux revendeurs de matériaux de constructions suivis d’autres activités alors que cette façade est censée accueillir des infrastructures et des services s’inscrivant dans le cadre de la promotion et du développement touristique. Il devient évident qu’aujourd’hui, le rétablissement de l’ordre dans la gestion des espaces publics, ne peut être effectif que par une approche pragmatique qui consiste à combattre les vieux réflexes , chez le particulier qui s’approprie sans hésiter lui aussi, l’espace qui est adjacent à son habitation comme chez le commerçant qui affiche ostentatoirement sa propriété sur la voirie. Les arrêtés municipaux et la verbalisation financière sont deux moyens appropriés pour dissuader les contrevenants. Pour l’anecdote, au moment même où les agents de l’APC d’Aïn El Türck implantaient le panneau d’interdiction de stationnement sur le trottoir, le parkingueur guidait un automobiliste à se garer !
Karim Bennacef