Devant un établissement touristique privé qu’il a inauguré, le président Tebboune a insisté sur la levée définitive des obstacles bureaucratiques qui entravent l’investissement. «Ces pratiques doivent cesser définitivement et je ne pardonnerai personne».
A 48 heures de l’ouverture des Jeux méditerranéens d’Oran, le Président de la République a rendu visite à la capitale de l’Ouest, marquant l’intérêt qu’accorde l’Etat à ces Jeux et à leur tenue dans les meilleures conditions. On pourrait penser que ce déplacement oranais a tourné pour une grande partie autour de cet événement sportif international que l’Algérie accueille pour la 2e fois de son histoire, avec celui d’Alger, en 1975. La réalité est que la visite présidentielle comprend certes un aspects en rapport avec les Jeux, mais d’autres infrastructures et projets ont été visités par le chef de l’Etat.
Accueilli à l’aéroport Ahmed Ben Bella par les autorités locales civiles et militaires, et l’issue du protocole d’usage, en plus des quatre avions de combat des forces aériennes de l’ANP qui ont survolé l’aéroport international d’Oran pour le saluer, le chef de l’Etat a entamé sa tournée oranaise, à bord d’un hélicoptère présidentiel, à Aïn El Kerma. Il y a procédé à la pose de la première pierre du projet de réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer, dans la localité de «Cap Blanc» (daïra de Boutlelis). L’usine, qui sera réalisée par une filiale du groupe Sonatrach, devra être opérationnelle dans 28 mois. Au plan stratégique, le Président Tebboune a affirmé l’option irréversible prise par les autorités centrales du pays d’utiliser l’eau dessalée pour satisfaire les besoins des consommateurs, réservant nappes et des barrages devrait être réservée pour l’irrigation agricole. «Aujourd’hui, nous sommes en mesure de réaliser ces stations avec nos propres moyens», a-t-il indiqué, relevant que «la conjugaison des efforts permettra de libérer l’Algérie des problèmes d’approvisionnement en eau potable».
Sur site, le Président Tebboune a souligné l’urgence d’approvisionner en eau potable les citoyens, notamment en période estivale. Il a mis l’accent sur les coupures de longues périodes, qui devraient être proscrites, selon ses dires. «Il est formellement interdit de couper l’eau durant deux jours successifs», a insisté le chef de l’Etat. Conscient de la pénurie du précieux liquide, il a noté «préférable d’assurer un approvisionnement d’eau durant deux ou trois heures par jour plutôt que de couper l’AEP pour une longue période».
A l’entrée en production des cinq stations de dessalement d’eau de mer, l’Algérie disposera d’une capacité de 3,3 millions de m3. Le président de la République notera que ces réalisations sont d’importantes infrastructures qui garantiront l’approvisionnement en eau potable, notamment dans les villes à forte densité démographique.
Le chef de l’Etat a également invité les citoyens à «faire preuve de patience, en attendant l’achèvement des projets», recommandant, en parallèle, aux sociétés de distribution d’eau de «ne plus priver d’eau le citoyen durant deux jours consécutifs ou plus».
Le second point de son périple dans la wilaya d’Oran a été la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Oran qu’il a inauguré. Il a visité ses différentes installations, avant de suivre un exposé présenté par le directeur de l’aéroport d’Oran. A cette occasion, le Président a insisté sur la maintenance de cette importante installation. «Il faut désormais changer de mode de gestion et confier aux jeunes compétences la gestion des grands projets», a-t-il affirmé. Cette installation qui répond aux normes internationales, est considérée comme un joyau architectural avec la combinaison des styles architecturaux mauresques et modernes. Quant à sa capacité d’accueil, elle est de 3,5 millions passagers par an et pourrait atteindre jusqu’à 6 millions de passagers. Il faut savoir que l’éclairage à l’intérieur de l’aérogare est alimenté par l’énergie solaire, devenant ainsi le premier aéroport au niveau africain à adopter cette nouvelle technologie.
Après ces cette infrastructure, le Président Tebboune a inauguré, dans la commune de Bir El-Djir, le nouveau complexe olympique baptisé au nom de l’ancien joueur international, le défunt Miloud Hadfi, et inspecté le stade de football d’une capacité de 40.000 places, la salle omnisports et le centre pour sports aquatiques, ainsi que le village méditerranéen. Le Président de la République a, par la même occasion, procédé à l’inauguration d’un hôpital des grands brûlés. Après avoir visité les différents services de cet établissement hospitalier d’une capacité d’accueil de 125 lits, il a écouté un exposé sur cette structure, mettant en exergue la nécessité d’ouvrir de nouveaux services des urgences pour atténuer la pression exercée sur les hôpitaux qui traitent les grands brûlés. Le nouvel hôpital comprend un service de prise en charge des grands brûlés, un autre destiné à la chirurgie réparatrice pour enfants et adultes, un service de réanimation et un autre de chirurgie maxillo-faciale.
Devant un établissement touristique privé qu’il a inauguré, le président Tebboune a insisté sur la levée définitive des obstacles bureaucratiques qui entravent l’investissement. «Ces pratiques doivent cesser définitivement et je ne pardonnerai personne». Et d’insister : «Un Algérien qui investit dans un hôtel 5 étoiles à l’intérieur du pays, pas nécessairement à Alger, et avec son argent propre ne demandant aucun crédit à l’Etat, il faut le traiter avec égard». Le Président a rappelé, au passage, «des gens qui ont pris de l’argent de l’Etat et l’ont investi à l’étranger». «Votre travail doit être un exemple pour les autres. Il faut que les gens sachent qu’une personne avec son argent peut fructifier son capital dans son pays et devenir riche tout en étant intègre avec les gens et avec son pays», a-t-il souligné.
Yahia Bourit
