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La guerre en Ukraine affole les marchés:
Les prix du pétrole frôlent les 140 dollars

L’affolement des marchés profite à l’économie nationale qui voit ses recettes en hydrocarbures atteindre des niveaux historiques. De fait, l’amélioration de la balance commerciale déjà excédentaire en 2021, progressera très sérieusement pour le premier trimestre de l’année en cours.

La planète s’est réveillée, hier, sur une véritable catastrophe économique. La menace d’embargo sur le pétrole russe a fait exploser les compteurs des prix de l’or noir et de l’ensemble des matière premières. La valeur refuge en cas de crise très grave qui est l’or a été propulsé pour atteindre les 2.000 dollars l’once. Un niveau sans précédent, accaparant une poussée des cours de pétrole qui ont flirté avec les 140 dollars, à 7 dollars seulement de son record historique de juillet 2008.
Cette fébrilité des marchés est justifiée par le fait que des sanctions directes contre les exportations d’hydrocarbures de Moscou ne sont plus un concept tabou. Et pour cause, le secrétaire d’Etat US, Antony Blinken a déclaré quelques heures avant le crash que les Etats-Unis et l’Union européenne discutaient «très activement» de la possibilité d’interdire les importations de pétrole russe. Une déclaration inattendue compte tenu du poids du pétrole et du gaz russes dans l’économie européenne. Les Européens entendent tenir tête aux Américains. Mais même si l’Allemagne et les autres pays partenaires des USA parviennent à faire changer d’avis Blinken, cela perturbera de toute façon sérieusement l’offre mondiale. «A moins d’une fin des hostilités, il n’y a pas grand-chose à l’horizon pour ralentir», estime à ce propos une note de la National Australia Bank publiée hier.
Une escalade du conflit en Ukraine aurait des conséquences économiques «dévastatrices» au niveau mondial, a prévenu samedi le Fonds monétaire international (FMI). Outre le conflit lui-même, les sanctions imposées à la Russie «auront aussi un impact substantiel sur l’économie mondiale et les marchés financiers, avec des effets collatéraux pour d’autres pays», selon le FMI. En quelques heures, tous les secteurs d’activité sur le Nikkei ont été laminés, à l’exception, sans surprise, de l’énergie. Que dire donc en cas d’enlisement du conflit russo-ukrainien?
A quelque chose malheur est bon, l’affolement des marchés profite à l’économie nationale qui voit ses recettes en hydrocarbures atteindre des niveaux historiques. De fait, l’amélioration de la balance commerciale déjà excédentaire en 2021, progressera très sérieusement pour le premier trimestre de l’année en cours. Les prix du pétrole et du gaz sont d’ailleurs tellement élevés que l’on peut aisément s’attendre à une progression significative des réserves de change et à une sérieuse embellie du Fonds de régulation des réserves, dont l’alimentation a été décidée dès le mois de janvier dernier.

«L’Algérie dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année»

La chance de l’Algérie tient également au fait que le renchérissement exceptionnel du blé sur les marchés mondiaux en raison du conflit en Ukraine ne la touchera pas directement. En effet, le ministre de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni, a affirmé que l’Algérie disposait «d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial». «L’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales», a déclaré M. Henni au premier jour de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Souk Ahras, depuis la ferme «Douar Cheikh Tidjani», spécialisée dans l’élevage bovin et la production laitière, ajoutant qu’»il y a de fortes pressions au niveau du marché mondial sur cette matière».
Le ministre a indiqué que l’Algérie disposait d’un «stock de sécurité» de céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière, soulignant que la campagne moisson-battage se déroule généralement entre juin et juillet, ce qui permet, selon lui, d’assurer l’approvisionnement normal en céréales malgré la crise mondiale actuelle.
M. Henni a ajouté que la filière des céréales constituait «une priorité pour le gouvernement et que de grands efforts sont faits par son secteur pour augmenter les capacités de production de céréales à l’échelle nationale», précisant que les objectifs essentiels du secteur s’appuient sur le développement de l’agriculture dans les wilayas du sud.
Nadera Belkacemi

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