Les projets devant refléter les attentes des citoyens…
Très souvent des échéances et des dates prévisionnelles de livraison de projets étaient annoncées de façon vague et précipitée par des responsables de secteur concernés par l’avancement d’un projet en cours.
Des formules comme « …dans quelques semaines», «… au cours du prochain semestre», «…très prochainement» ou même encore «… au courant de l’année», étaient souvent utilisées, illustrant en réalité un manque de maîtrise, de certitude et de rigueur dans la planification et le suivi du projet.
S’agissant des grandes réalisations envisagées dernièrement à la wilaya d’Oran, le projet de Village scientifique devant être implanté sur la Sebkha de Dayat Morsli semble au cœur des interrogations de l’opinion oranaise. Ce projet aurait déjà fait l’objet d’une étude ficelée et présentée à l’ex-wali d’Oran par un groupement de bureaux d’études spécialisés. Un projet qualifié par certains de «futuriste et à nul autre pareil en Algérie et ailleurs» en raison de sa consistance et des éléments décrits dans l’étude du projet: Cinq bâtiments d’une architecture moderne, des espaces verts, des aires de repos et de loisir, et même des installations de sports nautiques, des centres de commerce, une salle de cinéma de dernière génération, ainsi qu’un parc zoologique et un jardin botanique.
Oran ne pouvait rêver mieux pour remplacer son fameux «Pti lac» salé et pollué qui altère son image depuis de longues décennies. Ce sera un «chef d’œuvre» de projet urbain estiment les plus emballés par ce projet qui sera, nous dit-on, géré par l’Université d’Oran. On sait néanmoins que ce projet, annoncé il y a plus d’un an, ne bénéficie pas encore d’une inscription budgétaire pour son financement. Selon des sources de la wilaya, les procédures administratives, notamment la confection du cahier de charges, seraient en bonne voie pour obtenir une disponibilité de crédits et lancer l’avis d’appel d’offres.
Certaines personnes rappellent d’anciens grands projets évoqués dans les années 80, tels que le grand parc d’attraction, zoologique et botanique, envisagé au sommet du mont Murdjadjo, l’aménagement et la modernisation urbaine de la place du 1er Novembre, la réhabilitation du quartier historique de Sidi El Houari, et bien d’autres petites et grandes opérations abandonnées et oubliées au fil des années. Le wali récemment nommé à Oran, M. Samir Chibani, n’a pas manqué de donner des instructions fermes et claires aux gestionnaires locaux pour accélérer la réalisation des projets et veiller à leur achèvement dans les délais annoncés.
Il a insisté sur l’importance de mobiliser les moyens nécessaires pour concrétiser les projets et veiller à la qualité des infrastructures et des services, soulignant que «ces projets doivent refléter les attentes des citoyens et contribuer au développement économique et social de la wilaya». Car bon nombre de commentateurs sur les réseaux sociaux se demandent comment peut-on envisager un tel projet «futuriste» sur la sebkha d’Oran alors que l’on n’a pas été capable d’assurer l’entretien, la réfection et la réhabilitation d’anciennes infrastructures relevant parfois du patrimoine architectural de la Cité.
A l’image du vieil hôpital Baudens à Sidi El Houari, du grand jardin de plantes de M’dina Jdida, d’anciennes mosquées, de l’ex- palais de conférences à haï Sabah, de la tour-carcasse dite de l’hôtel Châteauneuf en attente de réaménagement, ou encore de la petite rue marchande ex-La bastille devant bénéficier elle aussi d’une opération de réhabilitation et d’embellissement annoncée depuis déjà plus de trente ans… «Le diable se cache dans les détails… »
Par S.Benali