Oran Aujourd'hui

Promotion du Tourisme: l’éloge des tâtonnements

Tandis que dans d’autres métropoles et villes voisines les touristes et visiteurs affluent chaque jour par milliers dans une ambiance de normalité et de banalité entourant ce genre d’événement, à Oran, il suffit de voir accoster un bateau de croisière débarquant une cinquantaine de touristes pour deux ou trois jours pour que des voix s’enflamment et vantent le succès et le triomphe d’une présumée politique de promotion du tourisme local.

Vendredi dernier, la ville a en effet accueilli 84 touristes étrangers invités à une escale dans la capitale de l’ouest algérien pour y découvrir, nous dit-on, son patrimoine culturel, historique et architectural. «Un événement, souligne des responsables municipaux, qui «marque une ère importante dans l’évolution du tourisme local et une occasion unique de dévoiler les charmes et l’audience internationale de la Cité».

Il est vrai que les visiteurs ont été éblouis par la beauté des sites visités tout au long du circuit traditionnel de promenade retenu, du front de Mer à la chapelle de Santa Cruz en passant par les monuments de la place du 1er Novembre et le centre du quartier de Sidi El Houari. Et les haltes culinaires organisées pour les visiteurs ont eu le mérite de faire connaître les goûts et saveurs de la cuisine traditionnelle et des plats de poisson servis dans quelques restaurants de la pêcherie oranaise.

Mais comment faire croire à une envolée à Oran de l’activité touristique internationale, là où on note encore des formes de régression flagrantes de l’état des lieux des sites et monuments et de bon nombre de lieux frappés par une clochardisation avancée.

Le nouveau «jardin citadin» implanté à la place des anciens immeubles de «batimat Talian» est certes intéressant à montrer aux visiteurs, mais il serait encore plus utile de pouvoir faire visiter l’ancien jardin des plantes d’Oran, un ancien espace botanique qui était jadis réputé pour ses belles collections florales et ses plantes rares étudiées par des botanistes de renommée mondiale. Sans parler de ses aires de détente et de repos, de son petit lac artificiel avec ses cygnes et ses petits bateaux, et de ses arbres centenaires ornant les belles allées fleuries. C’était il y a longtemps.

Ce jardin des plantes, comme bien d’autres endroits tels que la promenade Ibn badis, ex-létang, la mosquée du Pacha, ou les plages de la corniche oranaise ont perdu avec le temps leur ancienne réputation de splendeur et d’attractivité à nulle autre pareille.

Malgré la volonté et les efforts de quelques rares responsables locaux de passage au chevet de la ville, Oran reste pénalisée par les retards et les déficits que l’on ne cessera jamais de dénoncer. Mais aussi, il faut l’admettre, par l’avancée des fléaux et des pratiques sociales indignes de toute notion de civisme et d’éducation élémentaire permettant d’avancer vers le progrès et la modernité. Ainsi va Oran

Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page