Le phénomène des solariums clandestins semble vraisemblablement être parvenu à imposer sa décriée présence et ce, en dépit des nombreuses opérations d’assainissement pour tenter de l’annihiler. A chaque saison estivale, cette affligeante infraction ressurgit du sable, contre vents et marées, au grand dam des estivants, qui sont souvent empêchés d’utiliser leurs équipements par des plagistes à la mine patibulaire.
Toujours est-il que face au branle bas de combat engagé ces derniers temps par les autorités dans la but de redorer le blason de la contrée d’Aïn El Turck en prévision de la saison estivale et les Jeux Méditerranéens, d’aucuns s’accordent à dire que « des actions, suivies de contrôles rigoureux, auraient, pour ce besoin, du être entreprises dès la fin de l’été dernier et ce, pour prétendre être fin prêt avant la date butoir et, surtout, faire honneur à la désignation de la contrée d’Aïn El Turck comme zone tampon pour cet événement sportif international ». Une remarque qui ne semble à priori pas avoir été prise en considération. Les autorités tentent, à travers le lancement de ces opération de grande envergure, d’éliminer au maximum les couacs sur lesquels a buté la dernière ruée estivale, qui ont suscité un vif désappointement chez les vacanciers et s’identifiant à travers les sempiternels problèmes d’insalubrité des plages dont la plupart a été polluée par le déversement des eaux usées, les solariums clandestins et les pseudos gardiens de parking. Un aperçu de cette panoplie de désagréments et autres contraintes a déjà été présentée aux familles ayant eu l’intention de profiter du soleil lors des sorties d’oxygénation au niveau de ces plages après les fêtes de l’Aïd à la faveur de l’amélioration des conditions météorologiques. Selon les informations glanées, l’engouement d’estivants, qui s’est estompé un tant soit peu l’année dernière sur cette côte a été enfanté par l’anarchie ayant prévalu sur les lieux de détente en question et entre autres le diktat des plagistes et ce, en dépit des engagements des autorités à y mettre un terme définitif. Il importe aussi de signaler dans cette foulée, l’infecte cerise sur le répugnant gâteau, offerte gracieusement par le biais d’un sournois truchement de la part du volatil Aep, qui confronte population et vacanciers au putride, dans le sens concret du terme. « Comment expliquer à des estivants, venus de régions éloignées de la wilaya d’Oran, qu’ils doivent pratiquer la génuflexion devant le robinet pour prier très fort et ce, afin que l’eau daigne couler, ne serait-ce qu’un petit filet, et pouvoir ainsi se laver les mains. Pour prendre sa douche, il faut repasser en hiver et ce n’est pas tellement évident. Comment leur faire comprendre aussi qu’ils sont dans l’obligation de débourser un minimum de 1 000 dinars, entre la location d’une table et des chaises branlantes dans les solariums clandestins et le droit de stationnement dans un parking sauvage et ce, pour pouvoir se baigner dans une mer, parfois polluée par le déversement des eaux usées ? La gratuité des plages ? C’est pour l’hiver, les jours de pluie, le message des pouvoirs publics a été mal interprété. Nous ne prétendons pas connaître les autres explications à cet inconcevable, qui porte un cruel coup au tourisme local et ce, en dépit des énormes potentialités dont jouit la région d’Aïn El Turck, mais nous nous basons uniquement sur la pénible réalité du terrain », ont fait remarquer avec amertume des habitants de la localité de St Germain.
Des remarques similaires et encore plus lourdes de sens ont été formulées par d’autres interlocuteurs à ce propos. En effet, au cours de la précédente saison estivale, le diktat imposé par les exploitants des solariums clandestins et les pseudos gardiens de parking, en dépit de leur interdiction, instruite par le ministère de l’Intérieur, ont figuré en pôle position dans l’éventail de désagréments, qui a prévalu sur les plages de cette contrée et ayant été à l’origine de la dégradation des conditions du cadre de séjour. La rareté du précieux liquide dans les robinets, additionnée avec les intempestives perturbations de l’énergie électrique, ont également ajouté leur grain de sel dans la dernière et mémorable curée estivale, à laquelle, notons-le, ont allègrement et sournoisement contribué l’incivilité et sa fratrie. En somme de grands efforts devront encore être déployés pour nettoyer les écuries d’Augias à grande eau, si évidemment elle n’est pas coupée, dans ce cas une génuflexion collective s’impose devant la station de dessalement d’El Mactaa et de celle de Chatt El Hilal.
Rachid Boutlélis