Oran Aujourd'hui

Les urgences et les priorités dans la prise en charge des attentes sociales

Pas moins de 176 familles habitant des immeubles en ruine dans les quartiers de Sidi El Houari et El Hamri ont été relogées samedi dernier au pôle urbain Belgaid. Une opération de relogement très médiatisée et organisée en présence du wali d’Oran , du chef de daïra, du maire d’Oran et de plusieurs cadres du secteur du logement. Parmi les personnes relogées figurent 9 familles qui occupaient depuis des années la fourrière canine située au quartier El Hami.
Cette toute récente opération a été précédée par cinq opérations lancées au courant du mois de janvier écoulé qui avaient permis de reloger plus d’une soixantaine de familles occupant des immeubles en ruine dans différents quartiers, à Delmonte, Eckmühl, à la cité Makkari, ainsi que dans une école infectée par l’amiante ayant servi de lieu de recasement de familles sinistrées depuis plus d’une dizaine d’années.
Ces opérations de relogement sont applaudies par une majorité d’Oranais qui affichent leur satisfaction de constater un début de changement dans le choix des priorités en matière d’affectation de logements aux familles dans le besoin. Il fut un temps où bon nombre de responsables locaux de passage à Oran annonçaient fièrement la démolition d’un bidonville et le relogement des occupants sans trop se soucier de l’absence de tout projet d’implantation d’une infrastructure nouvelle permettant d’éviter la «renaissance» de l’habitat précaire au même endroit.
La «nature ayant horreur du vide», bon nombre de bidonvilles démolis une première fois à Oran ont été aussitôt reconstruits sur le même site abandonné. Notamment dans la Commune d’Es-sénia qui allait se classer au premier rang national du nombre de bidonvilles érigés par rapport au nombre d’habitants.
On se souvient par exemple de cette cité universitaire désaffectée, la CUMO, qui fut squattée par des familles en quête de logement neuf. Évacuée une première fois, la cité CUMO a été six mois plus tard de nouveau réinvestie et occupée par de nouvelles familles vivant dans des conditions déplorables.
Toutes proportions gardées, la vieille cité universitaire CUMO à Es-Sénia, a connu à peu près le même déplorable parcours que les locaux de la fourrière canine située à El Hamri. Comment, pourquoi, et qui a pu favoriser et permettre l’arrivée et l’installation illégale de nouveaux occupants sur des sites publics censés être protégés par l’État et sa force publique ? Un questionnement partagé par bon nombre d’Oranais qui ne cessent de pointer du doigt les carences et dysfonctionnements de la gestion communale censée prendre en charge et assurer le fonctionnement normal des organes de l’hygiène et de la sécurité sanitaire.
Un peu à l’image de la collecte des ordures ménagères, le problème des chiens et animaux errants est trop longtemps resté en instance, ignoré par les élus concernés. Les équipes spécialisées chargées de la capture des chiens errants potentiellement dangereux ont depuis longtemps disparu du paysage. Et la Fourrière animale municipale n’existe même plus, squattée à plusieurs reprises par des familles démunies en quête de logement décent. Des familles qui jusqu’ici assistaient, les larmes à l’œil, au relogement en grande fanfare des occupants de bidonvilles, en attendant leur tour sans trop de certitudes. Il semble aujourd’hui que les choses sont en train de changer en matière de choix des urgences et des priorités dans la prise en charge des attentes et des préoccupations sociales.

Par S.Benali

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