Oran Aujourd'hui

Déliquescence et délabrement du cadre de vie…

Le Majestic, ancienne belle cafétéria située en face de la place des Victoires, au coin de l’avenue Larbi Tebessi ex-Loubet, n’existe plus depuis longtemps Elle fut à un certain moment transformée en agence bancaire de la BNA, puis fermée un an plus tard pour d’obscures raisons techniques et administratives ignorées du grand public. Les Oranais, parmi les plus anciens qui empruntent cette avenue sont tristes et amèrement choqués de voir que toutes les anciennes et belles terrasses de café qui faisaient jadis le charme du centre ville ont disparus, car interdites par une administration communale incapable d’assurer le paiement des taxes et redevances liées à l’occupation d’un morceau de trottoir. Et en même temps, la dégradation avancée de façades d’anciens locaux, et la triste fermeture depuis des années de belles enseignes comme le café Majestic et celui des Falaises donnent au cadre urbain une ambiance de grisaille et de morosité avancée. Sans parler de ces déchets jetées nonchalamment ici et là, des pavés de trottoirs cassés ou décollés au gré des chutes de pluie, et des tas d’ordures déposées au pied des arbres en guise de décharges non contrôlées. Plus bas sur l’avenue, faisant face au Front de mer, la modeste stèle érigée à la mémoire des martyrs sur la placette Bamako semble elle-même triste et affligée par la saleté et les mauvaises odeurs qui ne semblent déranger personne. Le vieux tapis de gazon naturel est mort depuis longtemps, remplacé par la mauvaise herbe jaunie et les sachets en plastique qui voltigent au gré du vent. Sur cette même placette, la façade d’un bel immeuble, un bijou architectural, a été il y a longtemps défoncée pour créer un accès direct à l’appartement du rez-de chaussée transformé en restaurant. Avec l’accord et la bénédiction des gestionnaires communaux de l’époque. Une pratique qui allait, avec le temps, ouvrir grande la porte à l’anarchie et la régression urbaine sous toutes ses formes. Sur les réseaux sociaux, certains riverains, sans doute d’anciens Oranais, dénoncent vivement la clochardisation de leur quartier au cœur du centre ville d’Oran, affirmant même que la belle «avenue Loubet» n’est plus désormais qu’un lieu insalubre de regroupement de groupes de jeunes énergumènes en quête de «beuverie» et de «dévergondage» nocturne. Une sorte de «dérèglement social», qui, à défaut d’être balisé et corrigé, ne peut qu’aggraver l’état de délabrement et de déliquescence du cadre de vie collectif…. Ainsi va Oran

Par S.Benali

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