Oran Aujourd'hui

L’Etat a ses raisons… que la Raison ignore !

Il y a moins d’un mois, des journalistes de la presse locale annonçaient que le wali d’Oran, M. Saïd Sayoud, avait pris la décision de suspendre la liaison maritime Oran-Aïn-El Turck qui ne sera pas opérationnelle lors de cette saison estivale. Le wali, disait-on, aurait constaté lors d’une sortie sur le site que l’ensablement du quai empêche l’accostage de la navette maritime dans des conditions de sécurité optimales. M. Saïd Sayoud, aurait également constaté et déploré le rétrécissement de la plage qui menace à moyen terme les habitations les plus proches du littoral .
Mais quelques jours plus tard, on nous annonce que cette navette reprendra son service «quoi qu’il en coûte» durant cette saison estivale. On sait que l’an dernier, cette navette maritime au cœur des polémiques environnementales avait été suspendue en raison de la pandémie du Covid-19. Mais malgré les alertes des citoyens et du mouvement associatif sur le phénomène du rétrécissement de la plage «Les Dunes’’ à Cap Falcon depuis la réalisation d’un quai d’accostage de bateau assurant la liaison avec le port d’Oran, rien de concret n’a été entrepris pour remédier à la situation et mettre un terme aux polémiques pointant du doigt la réalisation de cet embarcadère. La plage «Les Dunes» était dans un passé récent l’une des plus grandes et des plus appréciées des estivants venant de toutes régions du pays.
Mais ces dernières années, cette plage, comme bien d’autres le long de la corniche oranaise, a perdu de son aura, en raison de la clochardisation du cadre estival, qui semble bien s’aggraver avec rétrécissement de la plage qui semble avalée par la mer. L’implantation du pont d’accostage, explique un expert, a créé un phénomène d’aspiration des eaux vers le rivage et de refoulement du sable vers la mer. Sans être grand spécialiste de la question, on peut à l’évidence se demander pourquoi a-t-on choisi de construire cet embarcadère sur cette plage très fréquentée alors que des espaces plus adéquats pour ce projet ne manquent pas .
Pourquoi avoir fait l’impasse sur les résidus d’huile et de carburant dégagés par les moteurs des bateaux, sachant que des citoyens se baignent à quelques mètres seulement de l’embarcadère? Les interrogations et les préoccupations des défenseurs de l’environnement se heurtent sans doute à la vision des gestionnaires et élus locaux qui estiment que cette liaison maritime entre Oran et Ain El Turk offre de nombreux avantages en termes de désengagement de la circulation et de promotion du tourisme balnéaire de la région… Parfois l’Etat a ses raisons… que la Raison ignore !
Par Benali.S

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