L’Islam des lumières est africain
Le ministre des Affaires étrangères a reçu, ce jeudi à Alger, le Calife de la confrérie Tidjanie de la région de Djenaba, dépendante du Sénégal. Le Cheikh Serine Hassen Sik, qui représente sa confrérie au aux travaux du Colloque international d’Alger sur l’Imam Mohamed Ben Abdelkrim Al-Maghili, n’est pas un personnage très connu en Algérie. Mais cela n’enlève rien à son influence au sein de la Tidjania dans son pays et plus généralement dans tout l’espace où la confrérie exerce son autorité culturelle sur ses membres. Faut-il préciser, à ce propos, que cette grande confrérie africaine tire ses origines de l’Algérie et y a établi son siège.
L’audience accordée par M.Lamamra traduit la parfaite entente entre cette institution religieuse très enracinée dans plusieurs sociétés africaines et l’Etat algérien. Il est, en effet, entendu que le tête-à-tête Lamamra-Sik a une forte signification politique, au sens noble du terme. Cela amène à relever le caractère complémentaire entre une approche de l’Etat algérien et une organisation indépendante, à laquelle personne ne s’autorise à lui dicter quoi que ce soit.
De la à dire que la Tidjania exerce une influence politique, au sens noble, sur la région de son implantation, il y a un pas que l’on peut franchir allègrement, sachant la vision politique sage et transcendant les approches étroites des adeptes de cette confrérie. Les centaines de milliers de musulmans qui se revendiquent de la Tidjania sont éparpillés sur plusieurs nations africaines et ont en commun une vision apaisé de l’humain et de l’Islam. Chaque adepte est un lien entre tous ces pays et concrétisent dans son comportement le rêve de toute la région, à savoir abolir les différences artificielles tissées par la colonisation, pour séparer une communauté de croyants, mais également de destin.
C’est dire donc, l’importance de ce contact entre l’Etat algérien et un dignitaire de la Tidjania. On en veut pour preuve que les deux hommes qui s’apprécient à la faveur de la mission de chacun, ont évoqué «les relations fraternelles entre les deux peuples algérien et sénégalais, ainsi que les liens tissés dans les domaines de la science et de la religion profondément ancrés dans leur histoire commune, notamment le rôle historique de la confrérie Tidjanie puisant ses origines authentiques de la ville d’Ain Madhi, étant un centre de rayonnement spirituel et une destination pour des millions de disciples de la confrérie Tidjanie à travers le monde, notamment en Afrique», rapporte un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
L’attachement des plus hautes autorités du pays à une vision d’un islam des lumières développé en Algérie et en Afrique s’est symboliquement traduit, par le Colloque, cité plus haut, mais aussi par l’honneur, d’un entretien avec le Président de tous les Algériens, réservé aux participants dudit Colloque.
Par Nabil.G