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L’Onu, l’Algérie et d’autres pays suivent les développements de l’affaire : le meurtre du jeune Nahel embrase la France

La gravité de l’acte criminel a suscité la réaction du gouvernement algérien qui suit avec «une très grande attention» les développements de cette affaire, a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public, ce jeudi.

La veille de l’Aid El Adha, une bavure de la police française a provoqué la mort d’un jeune franco-algérien, Nahel, tué par balle, lors d’un contrôle de routine. La vidéo qui a circulé sur Internet montrait clairement un policier tirant dans la poitrine du jeune homme de 17 ans. Un crime raciste commis par un représentant de la loi. Un de plus qui, cette fois, n’est pas passé inaperçu, comme la mort tragique de deux adolescents, en 2005 qui a provoqué de graves émeutes aux quatre coins de la France. Le meurtre de Nahel rappelle le tragique accident qui a conduit Jacques Chirac, président de la France à l’époque, à décrété l’état d’urgence dans le pays.
La gravité de l’acte criminel a suscité la réaction du gouvernement algérien qui suit avec «une très grande attention» les développements de cette affaire, a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public, ce jeudi. Le MAE algérien se dit «choqué et consterné», par «la disparition brutale et tragique du jeune Nahel et les circonstances particulièrement troublantes et préoccupantes dans lesquelles elle est intervenue», lit-on dans un communiqué du ministère.
Le ministère dit «faire confiance au gouvernement français à assumer pleinement son devoir de protection, soucieux de la quiétude et de la sécurité dont doivent bénéficier nos ressortissants sur leur terre d’accueil». Il a assuré que le gouvernement algérien continuait à suivre avec «une très grande attention» les développements de cette «affaire tragique, avec le souci constant d’être aux côtés des membres de sa communauté nationale au moment de l’adversité et de l’épreuve». A travers ce communiqué le gouvernement exprime sa détermination à veiller aux droits des ressortissants algériens établis en France. Lequel pays s’est embrasé au soir même de l’assassinat du jeune Nahel. Les violences n’ont pas cessé. D’importants dégâts ont été enregistrés avec, à la clé, l’interpellation de plus de 450 manifestants.
Le discours haineux véhiculé par l’extrême droite, stigmatisant la communauté maghrébine en France a constitué le terreau d’un racisme systémique qui s’est fortement développé dans le corps de la police. L’épisode du meurtre de Nahel vient rappeler les nombreux crimes commis par les agents de police qui arrivent généralement à passer entre les mailles du filet. Mais, cette fois, la vidéo montrant la scène du crime est parlante. Le procureur de la République s’est vu dans l’obligation d’inculper le policier-tueur d’homicide volontaire et le placer en détention provisoire. Mais cela n’a pas empêché des violences d’éclater à Nanterre et dans plusieurs communes d’île de France, avant de se propager la nuit suivante à d’autres villes de la France après la disparition «brutale et tragique» du jeune Nahel près de Paris mardi, tué par un policier qui a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Jeudi, des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre se sont produits au terme de la marche blanche organisée à Nanterre pour rendre hommage à la victime.
Ces violences ont été condamnées par de nombreux pays, dont l’Allemagne. Même l’Onu a joint sa voix réprobatrice au concert international de condamnation de la France. «C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre», a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève. Après trois nuits d’émeutes un peu partout en France, «nous appelons les autorités à garantir que le recours à la force par la police pour s’attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité», a souligné la porte-parole.
Dans la foulée de cette réaction qui cloue Paris au pilori, de nombreux pays ont conseillé à leurs ressortissants d’éviter de voyager en France, pour d’évidentes raisons de sécurité.
Nadera Belkacemi

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