Lutte contre les dérives de gestion
Depuis quelques mois, les sphères communales de la wilaya d’Oran connaissent un climat de malaise et de suspicion alimenté par une succession de «scandales» liés à des accusations et arrestations de maires et d’élus municipaux pour divers délits portant atteinte à la crédibilité des institutions locales. Il y a quelques jours, notre confrère à Ouest Tribune avait évoqué la condamnation à un an de prison ferme de l’ancien maire d’El Ançor.
Une condamnation pour des dérives de gestion et d’atteinte à la réglementation en matière d’attribution de parcelles foncières à vocation touristique. Dans la même daïra d’Ain El Turk, l’ex-président d’APC de Mers El Kébir a été suspendu de ses fonctions par décision du wali d’Oran pour des d’irrégularités administratives et des soupçons de mauvaise gestion.
L’APC de Bousfer connaît elle aussi, et depuis bien longtemp, les mêmes perturbations, aggravées ces dernières semaines par la suspension du fonction du maire pour les mêmes motifs liés à la dilapidation du foncier et au non-respect des procédures d’urbanisme. Notre confrère, fin observateur de la vie sociale dans la région, a rappelé que la commune d’Aïn El Türck, chef-lieu de la daïra, n’a pas elle-même échappé à ces scandaleuses situations marquées dans un passé récent, par bon nombre d’anciens élus et présidents d’APC qui ont fait l’objet de poursuites judiciaires pour divers délits, dont le détournement de biens publics, la passation frauduleuse de marchés, et la spéculation foncière.
Selon des sources crédibles reprises par les journaux oranais, plusieurs enquêtes seraient actuellement en cours concernant des maires et élus locaux dans différentes communes de la wilaya. Des enquêtes judiciaires des brigades financières de police ou de gendarmerie portant sur des affaires de «magouilles» et de malversations dans la gestion du patrimoine communal, de détournements ou d’escroqueries diverses affectant la confiance des citoyens envers les institutions locales.
Outre les communes de la daïra d’Ain El Turk, bien d’autres APC dont Arzew, Boutlélis, Gdyel, Ben Freha, El Kerma, Boufatis, El Ançor et même Oran, seraient concernées par ces pratiques délictuelles scandaleuses héritées d’un ancien mode de gestion bien résistant au progrès et au changement. Au début de la semaine dernière, un jeune élu municipal installé en tant que délégué de secteur à l’APC d’Oran a été arrêté par les forces de police, sur instructions du procureur de la République, suite à des plaintes déposées par des citoyens victimes de ses agissements.
Une information qui a très vite fait le tour de la ville, ré-inscrivant ainsi l’APC d’oran sur la liste honteuse des municipalités frappées par la maladie des dérives de gestion, des arnaques, des tricheries et des escroqueries visant à extorquer des sommes d’argent à de modestes citoyens. Ce fut le cas de cet élu , un ancien jeune chomeur connu au quartier HLM/USTO, intégré comme agent à l’antenne de l’APC dans le cadre de la politique de soutien à l’emploi des jeunes, et qui a été retenu sur la liste électorale, malgré de nombreuses plaintes et accusations souvent déposées depuis bien longtemps par des citoyens victimes de fausses promesses d’octroi de logement social, de «régularisation administrative» d’une construction ou extention illicite, et même, affirment certains, de délivrance d’un vrai-faux papier d‘état civil, acte de naissance ou certificat de vie non conforme. Vivement l’assainissement du terrain de la représentativité populaire encore encombré par les tares et les turpitudes…
Par S.Benali