Oran Aujourd'hui

Lutte contre les risques sanitaires et les dérives urbaines

Dans le cadre de la lutte menée par les autorités locales pour préserver la santé publique et prévenir les risques sanitaires, notamment les intoxications alimentaires, les services concernés multiplient les opérations de contrôle et sanctions des infractions constatées.
La semaine dernière, dans les seules délégations communales d’El Badr et d’El Amir, pas moins d’une dizaine de commerces ont été épinglés, dont trois boucheries, un café, un restaurant, deux pâtisseries et un point de vente de produits alimentaires, pour non respect des règles d’hygiène et de propreté.
L’opération a abouti à la saisie et destruction de plus d’une centaine de kg de viandes et de produits alimentaires impropres à la consommation et à la fermeture temporaire des commerces en infraction. Par ailleurs on a appris également qu’une opération de lutte contre l’occupation de l’espace public a été menée au niveau de certains quartiers, notamment à la rue Farès El Houari à la cité Petit, où des extensions commerciales anarchiques et illicites entravent la circulation des piétons. Des procédures de sanctions administratives et juridiques ont été engagées contre une soixantaine de contrevenants.
Il faut bien évidemment saluer les efforts des pouvoirs publics visant à assainir la situation en matière d’hygiène, de prévention des risques sanitaires et d’éradication du phénomène des extensions illicites et d’occupation illégale des trottoirs et espaces publics. Un phénomène, explique un éminent sociologue, forgé par des décennies de laxisme et de déstructuration sociale ayant conduit à un certain dérèglement des valeurs élémentaires en matière de responsabilité citoyenne et de respect des règles du vivre ensemble en collectivité.
Mais également en matière de gestion rigoureuse et durable du cadre urbain, abandonné en plusieurs endroits au manque d’hygiène et à la clochardisation avancée. En début de semaine, les responsables de l’entreprise «Oran Propreté» ont indiqué qu’en «l’espace de 72 heures seulement il a été procédé à la collecte de plus de 1 047 tonnes de déchets ménagers à Oran».
Des déchets transférés vers le centre d’enfouissement technique de Hassi Bounif. Mais comment expliquer pourquoi une telle quantité hallucinante, plus de 1 000 tonnes de détritus, puisse se retrouver ainsi étalée dans les zones urbaines, générant des risques sanitaires évidents? Pourquoi les services chargés de la collecte permanente et quotidienne demeurent incapable de mener leur mission avec rigueur et efficacité? Pourquoi plus de 1 000 tonnes de déchets ménagers et solides stagnent ici et là et n’attendent d’être ramassés qu’au détour d’une «opération spéciale» ordonnée par le premier responsable local? Autant de questionnements affichés sur les réseaux sociaux par des commentateurs avisés qui déplorent encore une fois le déficit d’engagement et de prise de responsabilité dans la gestion et la prise en charge des missions municipales. Des défaillances également observées dans le manque de sensibilisation et de mobilisation des habitants-citoyens concernés et impliqués dans la préservation de l’hygiène et de la propreté de leur site d’habitat collectif.
On sait également que le fameux projet de mise en place du tri sélectif des déchets par les ménages reste encore au point mort, ce qui complique, il est vrai, la tâche des équipes de collecte et de traitement au niveau du centre d’enfouissement. Jusqu’à quand?
Par S.Benali

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