Mahfoud Kaoubi : naissance d’un nouveau paradigme sur la scène géopolitique
L’expert en politique, en géo-économie et spécialiste des questions financières, Mahfoud Kaoubi, estime que le monde subit actuellement une transformation majeure, entraînant une reconfiguration de la carte géostratégique et une redéfinition des rapports de forces.
Selon ses observations, la perte de la suprématie du dollar en tant que monnaie de réserve et d’échange est déjà en cours, illustrée par la diminution de sa part dans les réserves de change mondiales. Les chiffres avancés par M. Kaoubi, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, chaine 3, indiquent une baisse significative, passant de 65 à 68% à seulement 50%. Cette tendance remet en question l’hégémonie du dollar dans les transactions commerciales et économiques mondiales. L’hôte de la radio nationale met en lumière l’adhésion de 52 pays au système de compensation instauré par la Russie, démontrant ainsi une volonté collective de réviser les mécanismes qui ont longtemps dominé les échanges internationaux. Ces transformations se matérialisent également à travers l’émergence des BRICS, en particulier la Chine, l’Inde, la Russie, et d’autres acteurs africains tels que l’Afrique du Sud, qui gagnent en influence dans l’économie mondiale.
M. Kaoubi a pointé du doigt le déclin de certaines économies couplé à l’essor d’autres, avec une affirmation croissante de la souveraineté des États sur leurs richesses. Le récent succès du 7ème Forum des chefs d’État et de gouvernement des pays producteurs et exportateurs de gaz à Alger témoigne de cette volonté affirmée. L’expert prédit l’émergence de deux pôles majeurs dans ce nouveau paysage géopolitique : les États-Unis, demeurant une puissance majeure tant sur le plan économique que militaire, et la Chine avec sa dynamique impressionnante. Autour de ces deux puissances, des pôles se formeront en fonction des affinités doctrinales et des intérêts communs, marquant ainsi une ère de changements profonds dans les relations internationales.
Noreddine Oumessaoud
