
Marché national de l’automobile : mobilisation contre la spéculation
Les autorités compétentes ont engagé des discussions avec de nombreux constructeurs, dont 13 marques ont confirmé leurs intentions, dont deux au moins, Jac et Great Wall, ont débuté la construction de leurs usines à Ain Temouchent et Ain Defla.
En attendant l’alimentation du marché nationale en véhicules produits en Algérie, le constructeur italien, Fiat, et le gouvernement montent au front contre la spéculation qui fait rage autour des véhicules Fiat Doblo, le constructeur italien a annoncé son engagement total dans les efforts menés par le ministère de l’Industrie pour combattre la spéculation dans le secteur des véhicules fabriqués localement. Cela se fera par la mise en place de mesures concrètes destinées à protéger le consommateur contre ce phénomène, selon un communiqué diffusé jeudi par le ministère. Ce genre de mesures deviennent impératives face à l’ampleur du détournement de ces véhicules vers le marché noir. Les professionnels du marché automobile parlent d’une surévaluation du véhicule de l’ordre de 12, 5 millions.
La déclaration de l’entreprise Fiat a été faite lors d’une réunion, présidée par le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, au siège du ministère, en présence de représentants de Fiat Algérie. L’objectif de cette rencontre était de discuter des stratégies à adopter pour lutter contre la spéculation sur le marché des véhicules produits localement. Parmi les mesures phares annoncées par Fiat Algérie, on trouve l’introduction d’une déclaration d’engagement que le client devra signer lors de l’achat. Dans ce document, le client s’engage à ne pas participer à des actes de spéculation, que ce soit directement ou indirectement, selon le communiqué. Fiat Algérie s’est également engagée à fournir quotidiennement aux autorités compétentes toutes les données et informations nécessaires pour contrer cette problématique.
Cette démarche permettra de réduire l’ampleur de la séparation, mais pas la tension sur le produit, très prisé par les Algériens qui considèrent l’automobile comme un moyen nécessaire à leur vie quotidienne. Conscients de la situation, les autorités compétentes ont engagé des discussions avec de nombreux constructeurs internationaux pour ériger des usines de production de véhicules en Algérie. 13 marques ont confirmé leurs intention dans ce sens, a révélé un cadre du ministère de l’Industrie, dont deux au moins, Jac et Great Wall, ont débuté la construction de leurs usines à Ain Temouchent et Ain Defla. D’autres géants de l’automobile, à l’image de Hyundai et Kia, attendent la mise en place de leurs projets. De fait, la tension demeurera perceptible.
Pour rappel, M. Ghrieb a présidé une réunion de coordination, dans le cadre de la préparation du lancement d’une plateforme numérique destinée à contrôler la vente des véhicules fabriqués localement. Cette réunion a rassemblé des représentants des ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, de la Justice, du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, ainsi que de la Gendarmerie nationale.
De plus, le ministère de l’Industrie prévoit de lancer cette plateforme numérique en collaboration avec les secteurs concernés, afin d’intensifier la lutte contre la spéculation sur le marché automobile, comme l’indique un communiqué. Lors de la réunion de coordination, il a aussi été question d’évaluer la mise en œuvre des recommandations issues d’une première réunion tenue lundi, où des mesures urgentes et nécessaires pour lutter contre la spéculation ont été discutées, en particulier concernant le véhicule «Doblo Panorama» de Fiat, fabriqué en Algérie. Ghrieb a réaffirmé l’engagement de l’État et de ses institutions à protéger le consommateur algérien des pratiques des revendeurs et des spéculateurs, tout en garantissant la transparence des transactions sur le marché automobile, selon le communiqué.
Anissa Mesdouf