Région

Mascara : le moudjahid Bouchekara Habib se souvient de la liesse populaire du jour de l’indépendance

Les scènes de liesse populaire à El Bordj, dans la wilaya de Mascara, un mémorable jeudi 5 juillet 1962, à l’occasion du recouvrement de la souveraineté nationale, demeurent intactes, jusqu’à ce jour, dans la mémoire du moudjahid Bouchekara Habib (88 ans).

Bouchekara, natif de la ville d’El Bordj, a souligné dans une déclaration à l’APS, à la veille de la célébration du 61e anniversaire de l’indépendance, qu’il ne peut oublier ces moments historiques et la grande joie avec laquelle les citoyens de la ville, comme dans le reste du pays, ont exprimé leur joie pour l’indépendance de l’Algérie, après une occupation coloniale qui a duré 132 ans.
Il a ajouté que lui et son bataillon, qui activaient dans la sixième zone de la wilaya V historique, dirigée par le moudjahid El-Abed Ahmed, l’un des citoyens de la ville d’El Bordj, avaient partagé avec les citoyens de la ville la joie de l’indépendance en portant le drapeau national et en chantant l’hymne national « le serment Kassaman ».
Bouchekara a affirmé qu’au 5 juillet 1962, il estimait avoir pleinement rempli son devoir pour le recouvrement de la souveraineté nationale, car les résultats de sa longue lutte étaient évidents, ils les voyaient devant lui, à travers la joie des citoyens qui fêtaient ce jour béni de l’indépendance.
Le moudjahid Bouchekara Habib se souvient encore des you-you des femmes et des chants des jeunes, qui scandaient « Vive l’Algérie », « Gloire et éternité à nos justes martyrs », « Que Dieu bénisse les martyrs » et « Vive le Front et l’Armée de Libération Nationale ».
Les scènes de liesse et de joie pour l’indépendance dans la ville d’El Bordj ont duré plus de deux mois et ont touché toutes les régions de la wilaya de Mascara, a indiqué le Moudjahid, qui a appelé à « la nécessité de sensibiliser la génération d’aujourd’hui aux sacrifices de la génération des chouhada et des moudjahidine, durant la Glorieuse guerre de libération, à travers des rencontres historiques pour présenter des témoignages vivants sur les événements de la guerre dans la région avec la participation de moudjahidine ».

Le moudjahid Bouchekara, un parcours militant riche

Le Moudjahid Bouchekra Habib n’a rien oublié de son parcours militant riche en héroïsme, courage et bravoure ou lorsqu’il était moudjahid dans les rangs du bataillon de l’ALN sous la direction du Moudjahid El Abed Ahmed.
Le Moudjahid est né en 1935 à Tamazina, dans la commune d’El Bordj, et a rejoint les rangs de la guerre de libération en 1957 dans la 6e zone de la wilaya V historique, notamment dans la région de Haboucha, dans la commune de Menaouer, en compagnie de son frère, le Chahid Bouchekara Abdelkader.
Bouchekara Habib s’est vu confié, en 1957 et 1958, des missions de collecte d’armes saisies lors d’embuscades et de batailles contre les forces de l’armée coloniale française, et a servi également comme agent de liaison entre les fedayin de la ville et le centre de commandement du bataillon.
Il a affirmé avoir joué un rôle auprès de ses camarades du bataillon dirigé par le commandant El-Abed Ahmed, lors de la bataille de Djebel Menaouer, qui a eu lieu le 5 septembre 1957 près de la zone de Haboucha, en soutenant les brigades de l’ALN dirigées par le martyr Si Redouane avec des armes, en plus de fournir des informations sur la situation de l’armée coloniale française dans la région.
Il fut arrêté par l’armée coloniale près de la ville d’El Bordj, fin 1958, pour être transféré au centre de torture « Chabou » sis dans la commune de Sehailiya, où il a été soumis aux pires tortures.
Il a précisé, dans ce contexte, qu’il fut soumis aux pires tortures à l’intérieur des geôles exigües de ce centre, où ses pieds ont été ligotés par des fils barbelés et a été torturé, durant trois mois, avec l’électricité et l’eau polluée.
Il a ajouté qu’il a été exposé, durant la période de son incarcération au centre de torture, à la torture psychologique, en torturant ses compagnons d’armes à l’intérieur de sa cellule alors qu’il était ligoté, obligé à regarder la scène « hideuse ».
Le moudjahid Bouchekara a indiqué qu’il a été transféré, de 1959 à 1962, dans plusieurs prisons de la wilaya de Mascara pour être libéré après le cessez-le-feu (19 mars 1962), tout en appelant les jeunes d’aujourd’hui à tirer les leçons des sacrifices des martyrs et des moudjahidine, à préserver leur legs et à contribuer à l’édification de leur pays.

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