MCO: le wali «sonne la fin de la récréation»
Depuis déjà deux décennies, tous les walis qui se sont succédé à la wilaya d’Oran ont tenu à aider et assister financièrement le club de football local, le Mouloudia d’Oran. Mais rares, voire personne parmi les premiers responsables de l’exécutif n’ont osé remettre en cause les pratiques de gestion, plutôt douteuses, des deniers publics octroyés à la SPA en charge de la promotion et de la performance du MCO. A son tour, le wali en poste, M. Sayoud, a voulu dès son arrivée contribuer à redresser la situation chronique d’endettement du club oranais en affectant une enveloppe financière de plus 28 milliards de centimes afin de relancer le club et de lui éviter une «honteuse relégation». Mais contrairement à ses prédécesseurs, M Sayoud n’a pas été dupe des «manœuvres, des subterfuges et des querelles de clans» qui, à chaque fois, servaient à couvrir l’anarchie et les dérives de gestion. Malgré les 28 milliards octroyés au MCO, aucun des termes du contrat conclu entre le wali et le dirigeants du Club n’a été respecté, selon le wali lui-même.
Les joueurs et l’entraîneur n’ont pas touché leur salaire, les rapports et les bilans demandés n’ont pas été élaborés, et les querelles internes, les polémiques et les accusations n’ont pas cessé d’envenimer l’atmosphère au sein du Club et de ses supporters. Et ce qui devait arriver depuis déjà longtemps est arrivé aujourd’hui avec cette décision irréversible du wali d’Oran de ne plus accorder le moindre centime d’aide financière au Mouloudia. Selon des observateurs avisés, des décisions prises en assemblée générale visant à augmenter le capital social de la SPA et à «privilégier» le statut du premier membre dirigeant, semblent contraires aux mesures d’austérité et de redressement prévues dans les recommandations de la wilaya. On sait que la plupart des anciens walis successifs évitaient de se «mêler» des affaires internes et des imbroglios qui gangrènent le MCO depuis longtemps.
Et pour une fois en ce domaine, les mauvaises langues locales applaudissent l’attitude du wali d’Oran qui vient, disent-ils, «de sonner la fin de la récréation». En quoi, se demandent bon nombre d’observateurs, Oran et les Oranais «ne seraient pas contents si le MCO était relégué dans une division inférieure..?». Tant il est vrai au contraire, qu’une éventuelle rétrogradation serait bien utile à « un assainissement pour un futur redressement».
Par S.Benali