Oran Aujourd'hui

Modernisation et rationalisation de l’affectation du foncier disponible

Selon des observateurs, le wali d’Oran récemment installé à Oran s’apprête à lancer un « plan de modernisation de la ville » devant reposer au préalable sur la maîtrise du portefeuille foncier à haute valeur urbanistique et la révision de certains plans d’aménagement devenus obsolètes. Cette nouvelle approche de gestion de la croissance urbaine de la capitale de l’ouest semble inspirée par une volonté de rupture avec les anciennes initiatives précipitées et médiatisées le plus souvent en effets d’annonces sans lendemain.

Les Oranais se souviennent par exemple de cet ancien décideur local qui avait publié un « plan de modernisation » incluant divers projets dits modernes et structurants comme une « tour signal », un « couloir vert », un « parc aquatique » et d’autres trouvailles sans rapport avec les urgences et les priorités sociales et urbaines de la grande ville. En 2020, le wali alors en poste a eu le mérite de s’attaquer aux dossiers importants de l’éradication de l’habitat illicite et du relogement tout en récupérant de grandes assiettes foncières et en luttant contre les pratiques de constructions et d’extensions anarchiques et illégales sur le domaine public.

Lors d’une réunion de présentation du plan de modernisation d’Alger, le 16 décembre dernier, le président de la République avait annoncé que cette action allait concerner également d’autres grandes villes du pays. Il était donc évident que le plan de modernisation d’Oran allait bien être inscrit au calendrier des actions des autorités locales.

Face aux journalistes de la presse locale, le wali d’Oran avait récemment déclaré que les services concernés préparaient pour cela un schéma axé sur « une vision stratégique du développement et de modernisation d’Oran devant hisser la ville au rang des grandes cités méditerranéennes ». Mais fidèle à son esprit pragmatique et réaliste, le wali avait ajouté que « sans le foncier, un plan de modernisation ne serait qu’un vain mot… ».

Le premier responsable local avait cité des exemples de « gaspillage de foncier » constaté dans les études de réalisation de certains projets, comme celui des UMC à Aïn El-Turck ou le projet de l’Institut du cancer, soulignant que le coefficient d’emprise au sol, soit la surface construite par rapport à la surface affectée, reste particulièrement faible.

Insistant sur l’utilisation rationnelle du foncier, le wali Samir Chibani a affiché sa volonté de veiller désormais à l’efficacité et la rationalité des projets durant la phase cruciale d’études et de maturation. Il est vrai que durant la vieille période de gestion aléatoire des affaires locales, des erreurs, des inepties, voire « des dégâts » ont été enregistrés en matière d’affectation et d’utilisation du foncier urbain disponible.

À l’image du fameux vieux schéma de prolongement du Front de mer vers l’est et de l’occupation au pas de charge du foncier par des immeubles d’habitat collectif, des coopératives et des promotions immobilières souvent motivées par l’impératif de consommation des crédits ou la course effrénée à l’appropriation du patrimoine foncier. Une urbanisation incontrôlée parfois accompagnée par des initiatives simplistes d’aménagement d’espaces verts, dits jardins urbains, en panne de gestion et d’entretien.

Il est en effet aujourd’hui bien temps de penser au futur de la ville non seulement en termes de progrès et de modernité mais aussi et avant tout en termes de gestion efficace et rationnelle de l’affectation du reste de foncier encore disponible.

Par S.Benali

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