Oran Aujourd'hui

Front de mer: décoration ou clochardisation ?

L’installation de panneaux, dits «décoratifs» le long de la belle balustrade du Bd Front de mer a soulevé sur les réseaux sociaux une vague de colère et d’indignation de la part de résidents oranais dénonçant «la médiocrité et l’absurdité» de ces tableaux improbables qui ternissent l’image de la plus belle et plus célébre promenade urbaine à Oran. Ces nouveaux tableaux, venus remplacer les anciens «dessins» présumés décoratifs ternis et dégradés par le temps et les intempéries, sont en effet bien loin d’être d’une qualité esthétique, ni encore moins artistique, remarquable. Sans parler des lourdes incohérences et des erreurs grotesques visibles sur les textes des légendes de ces dessins de sites et monuments à Oran. Même la hideuse carcasse de l’ex-hotel Châteauneuf, qui nargue le regard des Oranais depuis quarante ans, figure en bonne place sur ces panneaux ridicules censés embellir la balustrade du Front de mer. On dit parfois que les «goûts et les couleurs ne se discutent pas…». Mais c’est là en réalité un dicton qui a permis à certains acteurs d’infiltrer ce domaine de prestations en matière de décoration et d’embellissement urbain de façades et ronds-points à travers diverses réalisations, telles que des fresques, des sculptures, des «arrangements» de pierre et de métal, et parfois même des statues approximatives de personnages historiques. On se souvient qu’en Octobre 2009, une ancienne statue du Chahid Ahmed Zabana installée au rond-point à la frange marine, a fini par être enlevée et remplacée suite aux flots de critiques et de dénonciation exprimées par les Oranais , la statue a été remplacée par une nouvelle «oeuvre» en bronze, jugée plus belle et plus imposante. Mais depuis toujours, la décoration et l’embellissement du cadre urbain se réduisent le plus souvent à de tristes et médiocres initiatives dictées par la conjoncture. Qui, pourquoi et comment a-t-on décidé d’installer des panneaux représentant des sites et monuments de la ville dont la plupart sont délabrés, fermés et abandonnés, en attente de restauration depuis des années. A l’image de la Mosquée du Pacha, du Palais du Bey et de l’édifice de l’Hôtel de Ville…
Par S.Benali

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