Nouvelle route du port : «Qui peut le plus, peut le moins…»
Le premier tronçon de la pénétrante autoroutière devant relier le port d’Oran à l’autoroute Est-Ouest à été mis en service jeudi dernier. Un événement qualifié d’important, salué par bon nombre de commentateurs sur les réseaux et ailleurs, même si quelques mauvaises langues locales s’attardent à pointer du doigt le parcours long et chaotique de ce projet de grande infrastructure routière, l’un des plus complexes jamais réalisé à Oran. Cet axe routier, long de plus de 8 km, réalisé selon les dernières techniques et pris en charge par un groupe algéro-turc « Makyol », comprend cinq ouvrages d’art, dont un tunnel à double accès sur une longueur de 930 mètres et un autre de 1.580 m, un pont de 680 m, ainsi qu’une route sur mer et un brise-lames. Selon le ministre des Travaux Publics et des Infrastructures de base présent jeudi dernier à la cérémonie protocolaire de mise en service de ce premier tronçon de la pénétrante au port d’Oran, cette infrastructure routière qualifiée de «chef-d’œuvre» constitue «un axe stratégique important sur le plan économique, commercial et touristique». « Cet axe routier, a déclaré le ministre, devra conférer une importante dynamique à Oran et une fluidité du trafic des camions entrant ou sortant du port», ajoutant également que «cette voie devra donner une esthétique à la façade maritime de la ville d’Oran». Un discours certes partagé par quelques spécialistes en aménagement du territoire, même si en matière d’éloges aux prouesses technologiques. Cette nouvelle autoroute longeant le littoral au bas des falaises de la frange marine sera sans doute un atout important pour la circulation routière et les perspectives de développement de différents secteurs économiques notamment le commerce, le transport de marchandises et pourquoi pas le tourisme. Inchaallah s’empressent de lancer les mauvaises langues attitrées qui ne cachent pas leur craintes, voire leur peur, d’assister à des «mauvaises surprises» en matière de retards dans la livraison de tout le projets ou de nouvelles formes d’incohérences et d’insuffisances dans la concrétisation du plan d’aménagement des espaces longeant la nouvelle autoroute d’accès au port. On sait que le wali avait annoncé la future réalisation le long du tracé, de structures sportives, de terrains de proximité, des cafétérias, des restaurants, des installations touristiques et même d’un port de plaisance, dans le cadre d’un appel aux investissements privés. Comment se demandent les Oranais parmi les plus septiques, peut-on réussir un tel projet d’aménagement urbain quand on n’est pas en mesure de réhabiliter la petite ruelle du marché de la Bastille ou le bel édifice historique de la grand mairie? Pourtant, comme dit l’adage, «Qui peut le plus, peut le moins…»
Par S.Benali