Les prix du pétrole ont pu se maintenir, hier, au-dessus de la barre de 86 dollars, poursuivant ainsi une tendance haussière qui remonte à plusieurs semaines.
Les cours de l’or noir ont atteint dans l’après-midi de la journée d’hier 86,73 dollars le baril pas loin des chiffres de vendredi. La progression des prix pour la 7ème semaine consécutive est soutenue notamment par des prévisions émises par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) quant à une croissance record de la demande mondiale de brut.
Vendredi dernier, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a gagné 0,47% à 86,81 dollars alors que son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en septembre, a pris 0,44% à 83,19 dollars. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 qui s’achemine vers son « niveau le plus élevé jamais enregistré » pour atteindre 102,2 millions de barils par jour, selon son rapport mensuel publié vendredi. « Cela a été un peu une surprise car le rapport précédent de l’OPEP maintient environ le même niveau de demande, mais l’AIE a été très positive en annonçant une demande record portée notamment par les besoins de l’industrie pétrochimique chinoise », a commenté Matt Smith, de Kpler.
Il note que les cours de l’or noir ont augmenté en dépit de la force du dollar, soutenu par un accès de reprise de l’inflation du côté des prix de gros aux États-Unis. « Non seulement l’AIE met en avant la forte demande mais elle souligne la réduction de l’offre, notamment les réductions de production décidées par l’Arabie saoudite », a encore noté Matt Smith, interrogé par une agence de presse.
Neuf membres de l’OPEP+, dont ses deux poids lourds Ryad et Moscou, ont instauré depuis mai des baisses volontaires de production pour un total de 1,6 million de barils/jour. Des coupes par la suite étendues jusqu’à fin 2024. De son côté, l’Arabie saoudite a opté pour une nouvelle réduction de production d’un million de barils/jour pour juillet, prolongée jusqu’à août, puis jusqu’à septembre. Moscou s’était pour sa part engagée à baisser ses exportations de 500.000 barils/jour en août, puis de 300.000 barils/jour en septembre. « Si les cours du pétrole, qui ont rejoint cette semaine leur plus haut de l’année atteint en avril, tiennent à ce niveau, cela pourrait former un nouveau plancher pour aller plus haut », a averti l’analyste de Kpler.
Pour ce qui est du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, a conclu en légère baisse à 35,90 euros le mégawattheure (MWh). Les analystes d’Energi Danmark ont estimé qu’il s’agit là d’une « correction évidente suite à la flambée des prix » de plus de 28% mercredi, provoquée par la grève potentielle des travailleurs australiens sur les plateformes offshore de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’Ouest du pays.
Mohand S