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Plusieurs établissements hôteliers proposés à la vente à Aïn El Türck : l’activité hôtelière serait-elle devenue non rentable ?

L’activité hôtelière à Aïn El Türck, est-elle devenue non rentable au point où, ils sont plusieurs investisseurs à proposer à la vente leurs établissements hôteliers après seulement quelques années d’activité ou, pour quelques-uns, avant même le démarrage ?

Tout porte à le croire, si l’on se réfère aux avis des uns et des autres, parmi ces investisseurs, dont peu sont spécialisés dans le métier d’hôtelier faut-il le souligner, qui estiment que ces équipements sont devenus trop budgétivores. N’être jamais arrivé à atteindre le seuil de rentabilité, qui représente le montant du chiffre d’affaires minimum à réaliser au cours d’une période ciblée pour aboutir à l’équilibre budgétaire escompté, du moins durant les deux ou trois premières années, a été , confient quelques interlocuteurs, à l’exemple de celui propriétaire d’un mini complexe hôtelier située au niveau de la plage « Les Dunes », relevant de la localité de Cap Falcon, le coup de grâce porté à son investissement évalué à des dizaines de milliards de centimes. « Le taux de remplissage n’a pas atteint les 10% lors de la saison estivale passée », déclare avec regret ce dernier, « bien que le produit offert fût de haute facture, piscine, chambres modernes, suites, vue sur mer, etc. », ajoute-t-il en substance.

Un autre hôtelier, installé de longue date au centre-ville d’Aïn El Türck, en pleine artère commerciale, théoriquement bien placé comme on dit dans le jargon commercial, a fini par plier sous la contrainte du manque de rentabilité engendrée par la faiblesse des revenus par rapport aux charges engagées pour relancer son activité. Toujours au centre-ville d’Aïn El Türck, un illustre hôtel, appartenant à un groupe hôtelier de renommée sur la scène régionale et nationale, a depuis de belles années fermé ses portes et est à la quête d’un acquéreur potentiel. A Saint Germain, une station balnéaire très prisée par les vacanciers oranais et nationaux, un hôtel conçu selon une architecture moderne, a mis les clés sous le paillasson quelques années seulement de son inauguration, 10 ans auparavant, et sera lui aussi proposé à la vente. A Trouville, un quartier calme et résidentiel, apprécié pour son calme et son charme, et sa proximité avec la mer, un équipement hôtelier, en voie de finition, a vu sa construction arrêtée net, et est présenté par son propriétaire à la vente.

Au regard de ces quelques exemples , et ils seraient peut-être nombreux à s’orienter fatalement vers la même décision, les conséquences du manque de rentabilité ont assurément pesé de manière très concrète sur leurs entreprises, générant stress et tensions en interne, entre associés, dirigeants et salariés, comme cela devait également générer des tensions en externe, dans les relations avec les banques, les fournisseurs, les partenaires ou encore l’administration. Des aveux des uns et des autres, les raisons les ayant poussés à cesser l’activité et se séparer de leurs équipements hôteliers, se résument dans les arguments sus-cités. Certains évoquent la pandémie du Coronavirus, même si elle demeure aujourd’hui loin derrière, qui avait lourdement impacté l’activité hôtelière qui s’était retrouvée plombée par une forte baisse des réservations pour dire que la relance n’a jamais été possible, malgré le retour de la sécurité sanitaire. Outre ces raisons, celui de la concurrence estimée déloyale, engendrée par l’apparition des résidences familiales, et plus récemment des « dortoirs » proposant des tarifs cassés ainsi que la location d’été chez les particuliers, dite à la « cubaine », revient en force dans les arguments de ces opérateurs hôteliers, qui déclarent ne plus pouvoir faire dans la résistance face à ces segments touristiques opérant dans le marché économico-touristique. De l’avis de certains experts, les raisons évoquées, tout autant que la concurrence déloyale, sont des facteurs de risque pour une activité aussi sensible et vulnérable, qu’est l’hôtellerie, toutefois, d’autres paramètres peuvent être à l’origine de l’échec d’une entreprise, à l’instar des mauvais recrutements, de la formation du personnel, l’absence d’évaluation de l’attractivité et la mesure de la popularité, la gestion des coûts d’exploitation, la mauvaise maintenance des équipements, le concept, le manque de publicité et , entre autres, la mauvaise fidélisation de la clientèle, stratégie souvent négligée et considérée comme étant indispensable pour augmenter son chiffre d’affaires et développer son activité.

Karim Bennacef

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