Oran Aujourd'hui

Polémiques et agitations sur fond de convoitises et de conflits

La commission dite de «la santé, de l’hygiène et de la protection de l’environnement» de l’APC d’Oran est depuis quelques temps très active sur le terrain oranais et ne cesse de débusquer ici et là des commerçants, restaurateurs, bouchers, pâtisseries et même des hôtels ne respectant pas les règles d’hygiène et de bon fonctionnement de leurs établissements. Assistés par des éléments de la direction locale du commerce ainsi que des forces de police, les membres de cette commission ont souvent diffusé sur les réseaux sociaux des situations délictuelles parfois d’une gravité ou d’une ineptie insensée, pouvant conduire leurs auteurs devant un tribunal.
Tant mieux applaudissent souvent les Oranais lassés et choqués par les dépassements et les dérives constatés en matière de commercialisation de produits alimentaires avariés. On se souvient notamment des abattoirs clandestins et de la viande de baudet commercialisée par des bouchers qui ont pignon sur rue dans certains quartiers. Sans parler de ces images affreuses d’arrière-boutiques où l’on préparait des plats cuisinés ou du pain dans des conditions de saleté et de manque d’hygiène intolérables. Mais peu à peu, des observateurs avisés se sont demandé pourquoi les services officiels de contrôle et d’inspection des activités commerciales ne sont pas eux-mêmes directement impliqués dans ces opérations d’assainissement de leur secteur.
Pourquoi fallait-il que des élus municipaux regroupés en commission veulent «élargir et renforcer» le dispositif de gestion communale qui, en principe, n’accorde à la Mairie que les prérogatives de nettoiement, de prévention de l’hygiène publique, d’entretien des plantations et autres actions de signalisation et d’intervention contre les risques de nuisance ou de contagion… ?
Lors d’une session de l’Assemblée populaire communale tenue jeudi dernier, des membres de ladite commission ont tenté de faire «adopter» de nouveaux articles au règlement interne afin de permettre, selon eux, d’élargir officiellement les attributions de leur Commission en incluant les prérogatives d’inspection, de contrôle, et même de saisie et de destruction de produits non conformes saisis. Autant de missions dévolues depuis toujours à différents services de l’Etat, seuls habilités par la Loi à mener ces actions dans un cadre réglementé. Et en toute logique, ce projet d’amendement du texte portant attribution et fonctionnement de cette commission ne pouvait pas être adopté par des élus municipaux qui ont peut-être cru qu’ils pouvaient se substituer aux législateurs du Parlement.
Selon un cadre communal présent à l’assemblée, les débats autour de cette «affaire» ont été longs et houleux, montrant surtout à quel point les lois et règlements régissant nos institutions sont méconnus et ignorés par nos jeunes élus à la mairie.
«Quels intérêts ont-ils à vouloir tous devenir des inspecteurs, des contrôleurs, voire des policiers voulant eux même réprimer et sanctionner les commerçants pris en infraction…» ironise une mauvaise langue locale. Même le maire, qui a indiqué vouloir faire appel à des experts avant de trancher, n’a pas osé, ou n’a pas pu, mettre lui-même un terme à ces polémiques stériles et ces agitations aux fortes odeurs de convoitises, de conflits et de règlements de compte autour des quêtes de parcelles de pouvoir…
Par S.Benali

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