Pour un développement local homogène : plaidoyer pour la création d’instances de coordination entre wilayas
Les participants aux 8èmes journées de géographie, dont les travaux ont été ouverts lundi à l’université d’Oran 2 « Mohamed Benahmed » d’Oran, ont appelé à une réflexion pour la création d’instances de coordination territoriale regroupant plusieurs wilayas pour mettre en œuvre des programmes homogènes de développement.
L’universitaire Bilal Sid Ahmed du département de géographie et aménagement du territoire à la faculté de géologie de cette université a insisté sur l’importance de mettre en place des mécanismes et de systèmes de coopération territoriale inter-wilayas du même territoire pour l’exploitation des composantes communes dans la mise en œuvre des programmes de développement.
En exposant une étude sur l’exploitation des eaux souterraines en agriculture dans la wilaya d’Adrar M. Sid Ahmed a donné un exemple de la willaya d’Adrar et des wilayas de Timimoun et de Bordj Badji Mokhtar créées en 2021 qui lui étaient rattachées et qui comprennent plusieurs composantes sociales, économiques et naturelles pouvant être exploitées socialement dans le développement local.
Il a souligné que « la coopération entre un groupe de wilayas appartenant au même territoire permet de bénéficier des effets positifs du nouveau découpage administratif qui contribue directement à l’amélioration des conditions de vie de la population à travers une gestion rapide de celles-ci, en plus de la maitrise des mécanismes de développement et d’une prise de décision rapide. Par ailleurs, cela permet une exploitation optimale des potentialités humaines et matérielles dont disposent ces wilayas. »
Dr Ghodbani Tarik de la même faculté a, pour sa part, abordé l’implication de l’Etat dans la politique de développement national durable en promulguant de nouvelles lois et en en modifiant d’autres, en ratifiant plusieurs accords internationaux dans le domaine de la conservation de l’environnement et en lançant un programme de développement basé sur le développement des énergies renouvelables et propres et en s’intéressant aux zones les plus vulnérables aux risques environnementaux, telles que les côtes et les régions humides.
Le comité scientifique des 8èmes journées géographiques algériennes a souligné, à travers le préambule publié à l’ouverture de la manifestation, que « l’Algérie a joué un rôle décisif dans l’aménagement du territoire à travers plusieurs programmes de développement touchant différentes régions du pays et touchant à l’ensemble des secteurs ».
Dans le cadre de la même démarche, l’Etat a mis en œuvre, selon le même préambule, des procédures de restructuration administrative pour élever le niveau d’encadrement administratif et de développement dans diverses régions du pays, notamment dans le Sud du pays, ce qui a été le cas ces dernières années par une intensification de son cadre administratif en promouvant dix wilayas tout en renforçant leurs capacités pour parvenir à une répartition équitable, créer de la richesse, encourager les investissements, améliorer le service public et répondre aux aspirations de la population en matière de développement local et territorial.
Les chercheurs de l’université Ibn Khaldoun de Tiaret, Nadja Haddad et Hadayed Mohamed ont appelé à l’utilisation des technologies modernes pour identifier géographiquement les zones en développement, telles que la télédétection et les systèmes d’information géographique (SIG) dans l’étude du développement agricole, soulignant le succès de l’expérience d’utilisation ces deux méthodes et d’autres moyens pour analyser et évaluer la réalité agricole dans la région de Rechaiga dans la wilaya de Tiaret, qui a fait l’objet de leur étude.
Cette rencontre de deux jours, organisée par le laboratoire de géographie et d’aménagement du territoire en collaboration avec la faculté de géologie de l’université d’Oran 2 « Mohamed Benahmed », traite de six axes proposés au débat abordant l’eau comme ressource vitale à faire face à plusieurs défis, la dynamique territoriale, l’agriculture et la sécurité alimentaire et la diversité naturelle et culturelle, les atouts du tourisme, les disparités régionales et territoriales et la dimension géostratégique de la sécurité énergétique.