
«Pour une poignée de sable» : le cinéma algérien s’aventure dans la science-fiction
Le Festival international du film arabe d’Oran a levé le voile sur une production algérienne audacieuse qui ne laisse pas indifférent: «Pour une poignée de sable», un long métrage de science-fiction et d’aventure signé par le réalisateur Nadir Youlen.
Produit en 2025, ce film marque une incursion rare du cinéma national dans un univers encore peu exploré, celui de l’imaginaire futuriste. Présenté en avant-première dans le cadre du festival, «Pour une poignée de sable» se distingue par sa volonté de mêler réflexion et spectacle. À travers un scénario original qui transporte le spectateur dans un futur incertain où la survie de l’humanité dépend d’une ressource aussi banale que mystérieuse, le film s’impose comme une tentative de renouveler les codes narratifs du cinéma algérien. Le producteur du film, Sami Tigharghar, a souligné la dimension novatrice de ce projet: «Nous avons essayé d’introduire un nouveau souffle dans le cinéma algérien, en osant aborder un genre peu présent sur nos écrans: la science-fiction. C’est une expérience que nous voulons à la fois divertissante et porteuse de sens», a-t-il déclaré en marge de la projection. L’ambition du réalisateur Nadir Youlen est claire : offrir au public algérien un cinéma de genre capable de rivaliser sur la scène internationale tout en conservant une identité propre. Le film, tourné dans des décors naturels du Sud algérien sublimés par des effets visuels numériques, interroge la relation de l’homme à la nature, à la technologie et à la mémoire du désert, ce «personnage» omniprésent qui symbolise à la fois la beauté et la fragilité du monde. En conjuguant esthétique visuelle et questionnements universels, «Pour une poignée de sable» ouvre la voie à un cinéma algérien plus audacieux, libéré des contraintes thématiques traditionnelles. À travers cette œuvre, Nadir Youlen et son équipe espèrent susciter une prise de conscience chez les jeunes cinéastes : celle de croire en la diversité des genres et en la puissance de l’imaginaire pour raconter l’Algérie d’aujourd’hui et de demain.
Yacine.R



