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Pourquoi, depuis des années, le grand film sur l’Emir Abdelkader se fait toujours attendre…

Annoncé en 2007 comme étant un projet «ficelé» et prêt à être lancé, le tournage d’un grand film sur l’émir Abdelkader, héros national de la résistance algérienne et fondateur de l’Etat algérien moderne, reste finalement toujours au registre des velléités et des annonces formulées par différents responsables successifs concernés. Il y a quelques jours, le ministre de la Culture, Zouhir Ballalou, a insisté à son tour sur l’importance de ce projet de film et l’impératif de lui garantir «une qualité internationale» et un «respecter les délais de réalisation».
Lors d’une visite de travail au siège de l’établissement «Al Djazairi» créé pour la production et l’exploitation du film «Emir Abdelkader», le ministre a présidé la réunion de la commission scientifique, composée d’experts et d’historiens chargée du suivi de «la conformité du scénario» aux faits historiques précis tout au long du parcours du héros national.
Ce qui a semé de nouvelles lueurs d’espoir de concrétisation de cet important projet cinématographique. Il est utile rappeler que l’établissement public «Al Djazaïr» pour la production, la distribution et l’exploitation du film sur l’Emir Abdelkader, a été créé dans le cadre des orientations du président de la République pour superviser la production du film par une équipe étoffée de réalisateurs, de scénaristes et d’historiens.
Une démarche dictée par le chef de l’Etat lors d’une réunion du Conseil des ministres en octobre 2024. Mais il se trouve qu’après l’échec scandaleux d’une première tentative de lancement du tournage, sous l’égide de l’ancienne ministre de la culture Khalida Toumi qui allait être jugée pour délits de «dilapidation de l’argent public» et «octroi d’indus avantages» durant l’exercice de ses fonctions entre 2002 et 2014, les décideurs et les acteurs sociaux concernés n’ont pas cessé de «tourner en rond», coincés dans de sourdes rivalités de coulisses autour du contrôle des commandes de gestion et de suivi de ce projet devant être un «incomparable chef-d’œuvre» rassemblant les meilleurs cinéastes, les meilleurs scénaristes, et les meilleurs acteurs devant immortaliser au mieux la vie du fondateur de l’Etat algérien moderne.
Mais bon nombre de commentateurs expriment à ce jour leur doute et leur pessimisme sur une possible concrétisation de ce projet cinématographique régulièrement évoqué depuis plusieurs décennies. La première tentative de lancement du film avait abouti à une horrible débâcle qui avait coûté à l’État près d’une centaine de millions de dollars. Un présumé lancement du tournage confié à une équipe hollywoodienne sur la base d’un contrat de 17,5 millions de dollars signé avec une société de production «Libre Studio» dirigée par le Français Philippe Diaz.
Une société qui avait ensuite disparu des radars après avoir consommé la moitié du budget dans le paiement de salaires de techniciens étrangers, l’achat de costumes, d’accessoires et même de chevaux importés depuis la France.
Après ce scandaleux échec, le nouveau plan d’action a été axé surtout sur un changement de la composition de l’institution chargée de superviser la réalisation du film. Le ministère de la culture essaie, de son coté, de remobiliser les sphères du cinéma pour mener à bien ce grand projet cinématographique.

Par S.Benali

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