Profitant des vacances scolaires, nombre de familles, venues de différentes régions du pays, convergent depuis le weekend vers Aïn El Turck pour un bref séjour au bord de la mer.
Certains de ces vacanciers disposent d’une résidence secondaire tandis que les autres se rabattent sur les appartements et autres habitations meublées proposés à la location. Cependant, et pandémie du coronavirus oblige, une présence timide de ces vacanciers est relevée dans la contrée d’Aïn El Turck en ce début des vacances scolaires. Ce constat ne peut vraisemblablement pas être justifié uniquement à travers les conditions météorologiques quelque peu inadéquates, avec des averses par intermittence et des rafales de vent, qui prévalent ces derniers jours mais aussi en raison du Covid-19.
En effet, contrairement aux années précédentes seulement quelques familles, venues des différentes zones de la wilaya d’Oran et de ses contrées limitrophes, ont été répertoriées à travers leur présence dans ladite contrée. Leur présence timide, en ce premier weekend des vacances scolaires, a été relevée sur le site des Andalouses, Bomo Plage et le lieu-dit l’Etoile, qui sont incontestablement les lieux les plus prisés pour une sortie d’oxygénation. Les quelques jours avant l’entame des vacances au cours desquels les conditions météorologiques étaient plus ou moins favorables, ils étaient un peu plus nombreux, entre famille ou entre copains à s’être installés sur le sable pour goûter aux joies que procure une journée ensoleillée au bord de la mer. Nombre d’entre eux ont rapporté leurs victuailles pour déjeuner en plein air. D’autres encore ont concocté des barbecues à la grande joie de leur progéniture.
« Nous avions grandement besoin avec cette crise sanitaire, surtout les enfants, d’une sortie d’oxygénation après la grisaille et le crachin » a commenté en substance un jeune homme, accompagné de sa famille, domiciliée dans le quartier de Gambetta, qui se sont installés à quelques mètres du rivage, non loin du complexe des Andalouses où un certain afflux a été enregistré durant le weekend à la faveur d’une brève apparition du soleil. Des déclarations similaires ont été formulées par un père de famille demeurant au faubourg de la Ville Nouvelle.
« Nous tentons de faire profiter au maximum nos enfants du soleil et de l’air marin car ils étouffent en ville durant toute l’année ». Ils étaient encore nombreux les férus de la pêche à la ligne, qui se sont empressés de se poster sur les récifs tapissant les rivages des localités côtières des Coralès, Bousfer, St Roch, Trouville et le village de Cap Falcon entre autres. Cependant le point noir, largement épilogué par nos interlocuteurs, s’identifie à travers les amas d’une variété de détritus et autres carcasses de bouteilles d’alcool ainsi que des tas de déblais, qui recouvrent le sable de la grande majorité des plages. L’odorat de ces vacanciers a été lamentablement agressé par la puanteur, qui se dégage de ces éventails d’ordures entassés depuis la saison estivale.
« Pourquoi n’a-t-on pas entrepris d’opérations de ramassage pour tenter de préserver l’environnement ? Des indices flagrants démontrent que le dépôt des détritus semble remonter à l’été dernier. C’est vraiment déplorable de constater la pitoyable déchéance de ces prestigieuses plages » s’est insurgé avec dépit un vacancier venu avec ses voisins de la banlieue d’Oran pour passer un après-midi au bord de la mer, dans la localité de Bouisseville. Le même son de cloche s’est fait entendre chez d’autres interlocuteurs dont certains n’ont pas hésité à fustiger la passivité manifeste des responsables concernés par ce triste et putride constat.
« N’existe-t-il aucune personne raisonnée, apte à concocter une opération de nettoyage, qui ne coûte que des miettes par rapport aux piteux badigeonnages à la chaux des trottoirs et des arbres, qu’on effectue précipitamment à la veille d’une visite d’un haut responsable » ont fait remarquer sur un ton sarcastique les mêmes interlocuteurs. Toujours est-il, qu’en prévision de la saison estivale, un nombre restreint de familles a d’ores et déjà entamé la prospection d’une location. Les lieux de villégiature et les résidences d’appartements meublés, jalonnant cette contrée côtière, constituent l’essentiel de leur point de chute pour s’enquérir de la disponibilité et des tarifs pratiqués. Néanmoins les prix pratiqués par la plupart des établissements dépassent tout entendement, sans que pour autant la qualité de l’offre et de l’hébergement et de la restauration ne soient vraiment à la hauteur. Un bol d’air iodé et le changement d’environnement pour fuir le stress et tenter d’oublier un tant soit peu la crise sanitaire, représentent généralement les principaux arguments invoqués par ces vacanciers. Ainsi après une brève période de vaches maigres, qui aura duré une partie de l’hiver, lesdits établissements semblent, en toute vraisemblance, se réveiller de leur hibernation avec ce rush des vacanciers.
« Nous avons prévu cette clientèle hors saison et nous commençons au fur et mesure à prendre les dispositions nécessaires pour répondre à la demande » a expliqué un restaurateur de la place d’Aïn El Turck. Les mêmes témoignages ont été formulés par d’autres gérants de commerce, installés dans les différentes localités côtières du chef-lieu de ladite daïra.
«Ma famille a grandement besoin d’un changement éphémère d’environnement, un remède infaillible pour déstresser. Nous avons décidé alors d’un commun accord de séjourner sur ce littoral durant les vacances . Mes enfants adorent la mer et ils n’ont pas eu beaucoup d’occasion pour la voir »a confié avec humour un responsable de famille demeurant à Haï Bouâmama, à la sortie Nord-ouest de la ville d’Oran. Un petit nombre de ces familles n’a pas regretté d’étendre leur visite vers les petites localités côtières dépendantes administrativement de la municipalité d’Aïn El Kerma à savoir Madagh et Cap blanc où elles ont été fascinées par la beauté à l’état sauvage des paysages.
« Un ami nous a fait découvrir cette splendide région où l’air iodé est embaumé par la senteur de la végétation, qui recouvre de grandes superficies surplombant la mer » a encore fait remarquer un quinquagénaire, qui était accompagné de ses trois enfants. Quand les conditions météo sont bonnes, l’ambiance des fins d’après-midi est caractérisée par l’apparition, presque spontanée, de dizaines de petites embarcations de pêcheurs, qui ont, en toute vraisemblance, attendu la tombée du crépuscule pour prendre la mer. Forcées à l’immobilisation des semaines durant, en raison des mauvaises conditions météorologiques, les embarcations des petits pêcheurs espèrent lever bientôt l’ancre à la faveur de l’apaisement de la mer.
« Nous autres pêcheurs profitons du beau temps à notre manière » a résumé un pêcheur, en faisant allusion aux familles venues pour respirer l’air iodé dans cette région côtière où beaucoup reste à faire encore pour prétendre redorer, un tant soit peu, le blason, qui ne cesse de se ternir.
Rachid Boutlélis