Prise en charge des patients rétablis de troubles psychiques : les engagements du wali d’Oran
Le wali d’Oran, Samir Chibani, a présidé en fin de journée de mercredi, une réunion de travail consacrée à la prise en charge des personnes rétablies de maladies mentales et actuellement sans domicile.
Cette rencontre, tenue au siège de la wilaya, marque une étape importante dans la gestion sociale et sanitaire d’une problématique sensible, le relogement et l’intégration de citoyens vulnérables, guéris mais encore marginalisés.
La réunion a rassemblé de hauts responsables civils et sécuritaires, parmi lesquels le commandant du groupement régional de la gendarmerie nationale, le chef de la sûreté de wilaya, le directeur par intérim de la protection civile, le président de la chambre du tribunal d’Oran, le chef de cabinet par intérim, le chef de daïra de Sidi El Bachir, ainsi que les directeurs de la santé, de l’action sociale et de la solidarité. Étaient également présents le directeur de l’hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi, des cadres du secteur de la santé et le président de l’APC de Sidi Chahmi.
En ouverture des travaux, le directeur de la santé a dressé un état des lieux sur la situation préoccupante des malades mentaux totalement rétablis, mais qui continuent à résider au sein de l’hôpital psychiatrique faute de logement ou de structure d’accueil adaptée. Ce phénomène contribue à accentuer la pression sur l’établissement de Sidi Chahmi, lequel prend déjà en charge des patients en provenance des 14 wilayas environnantes. La saturation de ses capacités d’accueil compromet la qualité des soins prodigués aux nouveaux patients nécessitant une hospitalisation urgente.
Conscient de l’ampleur du problème, le wali a réaffirmé son attachement à la cause des personnes souffrant ou ayant souffert de troubles psychiques. Il a insisté sur l’importance de leur assurer dignité et accompagnement social, même après leur guérison clinique. Selon lui, l’État a un devoir de protection et de réinsertion envers ces citoyens fragiles. Dans ce sens, Chibani a instruit le directeur de l’action sociale et le directeur de la santé de tenir, dans les plus brefs délais, une réunion de coordination afin de définir un dispositif opérationnel entrant dans le cadre de la prise en charge des patients souffrant de maladies de la santé mentale. L’objectif est d’élaborer une stratégie claire permettant la sortie progressive des personnes guéries de l’hôpital psychiatrique, tout en leur garantissant un hébergement décent et sécurisé.
Le wali a également ordonné l’établissement d’une base de données détaillée recensant l’ensemble des patients guéris concernés. Cette liste devra contenir toutes les informations utiles pour orienter les autorités dans la procédure de transfert et assurer un suivi adapté. Cette mesure vise aussi à fluidifier l’opération, en évitant les lenteurs administratives qui retardent souvent la mise en œuvre des décisions. Pour les autorités locales, il ne s’agit pas uniquement de libérer des lits au sein de l’hôpital, mais bien de redonner une chance à des individus guéris d’accéder à une vie sociale normale. Des solutions de logement transitoire pourraient être mises en place en partenariat avec les communes et les services sociaux, avant leur intégration dans des structures plus durables.
Cette initiative s’inscrit dans une approche globale qui associe santé publique, solidarité sociale et sécurité urbaine. Elle illustre la volonté de la wilaya d’Oran de répondre aux défis liés à la prise en charge des personnes vulnérables, tout en anticipant les besoins croissants en matière de santé mentale dans une région en pleine expansion démographique. La réunion a jeté les bases d’un plan de prise en charge inédit pour les malades mentaux guéris mais sans foyer. Si sa concrétisation effective dépendra des moyens logistiques et budgétaires mobilisés, elle témoigne néanmoins d’un engagement institutionnel fort en faveur d’une meilleure inclusion sociale et d’un désengorgement salutaire du système hospitalier psychiatrique à Oran.
Nassim.H
