Production de céréales et de légumineuses : le méga projet de Timimoun voit le jour
Etabli sur une superficie de 36.000 hectares, ce projet permettra d’augmenter la production nationale annuelle de blé de 170.000 tonnes, de lentilles de 7.100 tonnes, de haricots de 14.000 tonnes et de pois chiches de 11.000 tonnes.
Après l’usine Fiat et le gazoduc qui transportera en plus du gaz, de l’ammoniac, de l’hydrogène vert et l’électricité de l’Algérie vers l’Europe, un autre pas dans le partenariat algéro-italien a été réalisé avant-hier. Il s’agit de la réalisation d’un projet intégré de production de céréales, de légumineuses et de pâtes alimentaires dans la wilaya de Timimoun, L’accord-cadre a été signé, au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC, Alger), par la Directrice générale de l’investissement et du foncier agricoles au ministère, Souad Assaous, et le PDG de la société italienne BF, Federico Vecchioni, en présence des ministres de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, des Finances, Laaziz Faid, de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, et de l’Hydraulique, Taha Derbal. Etaient également présents pour la partie algérienne, le conseiller du président de la République chargé des finances, des banques, du budget, des réserves de change, des marchés publics et des règlements internationaux, Mohamed Boukhari, le wali de Timimoun, Souna Benamar, le Directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, ainsi que des responsables de nombre d’instances et d’organisations. La partie italienne a vu la présence du ministre de l’Agriculture, le conseiller diplomatique de la présidente du Conseil des ministres italien, et l’ambassadeur d’Italie en Algérie. Du beau monde qui illustre l’importance stratégique de ce projet qui sera réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Groupe italien BF et l’Etat algérien, représenté par le Fonds national d’investissement (FNI).
Réalisé sur une superficie de 36.000 hectares dans la wilaya de Timimoun, cet investissement est destiné à la production de blé, lentilles, haricots secs et pois chiches et à la construction d’unités de transformation pour la fabrication de pâtes alimentaires, de silos de stockage et d’autres structures vitales, selon les explications fournies lors de la cérémonie de signature. Outre les céréales et les légumineuses, d’autres cultures stratégiques seront introduites dans la rotation des cultures, notamment les plantes oléagineuses comme le soja. Il est attendu à ce que le produit de cette giga ferme contribuera au renforcement de la production nationale de céréales et de légumes secs, à l’augmentation des exportations hors hydrocarbures en exportant des pâtes alimentaires, mais aussi à la création de plus de 6.700 emplois, dont 1.600 permanents.
D’une valeur totale de 420 millions d’euros, cet investissement aura pour effet de renforcer la sécurité alimentaire en matière de céréales, légumineuses, plantes sucrières et oléagineuses, graines et lait. Il s’agit du deuxième plus grand projet agricole et industriel concrétisé en Algérie sur une courte période, après la signature d’un accord similaire avec la société qatarie Baladna, en avril dernier, pour la réalisation d’un projet intégré d’élevage de vaches laitières et de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar. Selon le ministre de l’Agriculture, la concrétisation de ces deux projets traduit l’intérêt croissant de l’Etat pour l’ouverture du domaine de l’investissement agricole aux opérateurs algériens, publics ou privés, en partenariat avec des étrangers, en particulier dans les wilayas du Sud, qui disposent, a-t-il assuré, de tous les atouts pour attirer et mener à bien les grands projets.
Le ministre des Finance a, de son côté, révélé que son département, à travers le Fonds national d’investissement, contribue à hauteur de 49% au capital de la joint-venture du projet, soit 102,9 millions d’euros (14,8 milliards de DA), précisant que le ministère envisageait de développer d’autres projets avec des partenaires italiens. Ce projet permettra d’augmenter la production nationale annuelle de blé de 170.000 tonnes, de lentilles de 7.100 tonnes, de haricots de 14.000 tonnes et de pois chiches de 11.000 tonnes.
D’autres projets suivront pour atteindre l’objectif de mise en valeur de 500.000 hectares dans le Sud du pays à l’horizon 2027, fixé par le président de la République, au titre du plan national de développement des cultures stratégiques.
Le ministre italien de l’Agriculture a, quant à lui, mis en avant, dans son allocution, l’importance de la signature de cet accord, qui coïncide, a-t-il dit, avec la célébration du 62e anniversaire de la fête de l’indépendance et de la jeunesse de Algérie, assurant que le projet contribuera à la sécurité alimentaire, à la création de richesses et d’emplois et à l’exportation notamment vers les pays africains. Il a également indiqué que l’Italie œuvrera, dans le cadre de ce projet, au transfert de technologie, saluant, par là même, le rôle stratégique de l’Algérie dans le bassin méditerranéen et en Afrique.
De son côté, le PDG de la société italienne BF, Federico Vecchioni, a estimé que ce projet «extrêmement important et stratégique à dimension internationale» deviendra «une référence pour la production de légumineuses en Méditerranée».
Concernant le lancement des travaux de ce projet dans la wilaya de Timimoun, le ministre a révélé qu’il aura lieu en octobre 2024 à l’occasion du démarrage de la saison labours-semailles, et ce, pour la préparation du sol en prélude de l’opération de semailles en décembre, avant de recevoir la première production durant l’été 2025.
Nadera Belkacemi