Promotion du Tourisme : vivement le grand changement
La mise en service de la station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc aura un impact bénéfique indéniable, non seulement en matière de résorption du déficit en ressources hydriques et d’alimentation régulière des foyers, mais également en ce qui concerne l’activité économique, notamment la promotion et l’attractivité touristique de certaines communes.
Notre confrère à Ouest Tribune avait évoqué à juste titre le cas de la commune d’Aïn El Türck, une station balnéaire qui souffrait depuis des années des pénuries d’eau potable dans les robinets, réduisant d’année en année le nombre de visiteurs et de vacanciers qui préfèrent d’autres destinations dans d’autres wilayas côtières limitrophes. Ce douloureux problème de pénurie d’eau potable dans les robinets vient d’être réglé et bon nombre d’observateurs avisés estiment désormais que les gestionnaires des communes de la corniche oranaise n’ont plus aucune excuse où se réfugier pour expliquer la faible dynamique de développement et de promotion du tourisme balnéaire sur leur territoire. Ce manque d’eau courante chez les ménages, les restaurateurs, les hôtels et complexes a été souvent placé en maillon faible dans le choix des destinations de milliers de vacanciers.
On sait pourtant, comme le souligne notre confrère, que la corniche oranaise a été de tout temps appréciée et fréquentée par de très nombreux visiteurs. Mais une majorité d’entre eux n’était attirés surtout que par les nombreux lieux de «récréation nocturnes» tels que les complexes, les bars et les cabarets. Une réalité qui allait forger pour Oran et sa corniche une réputation controversée de «ville de joie et de festivités».
Malgré les crédits importants et les efforts d’investissement engagés à travers la wilaya, Ain El Turck allait rester à la traîne en matière de promotion du tourisme, car bercée par une présumée stratégie axée sur les fameuses zones d’extension touristique qui ne favorisait en réalité que la course à l’appropriation du foncier et la réalisation de complexes hôteliers divers ciblant une catégorie de clientèle spécifique. L’argument de la pénurie d’eau dans les robinets est aujourd’hui révolu pour les opérateurs publics et privés voulant contribuer à améliorer l’image de la station balnéaire pénalisée par bon nombre de fléaux urbains et sociaux devant être éradiqués.
La mise en service de la station de dessalement d’eau de mer devrait en principe annoncer le début d’une nouvelle ère de progrès et de modernité impliquant l’éradication de tous «les points noirs» bien visibles sur le tissu social et urbain. Les baraques illicites obstruant l’accès aux plages, les écoulements d’eaux usées vers la mer, le commerce informel ou illicite, l’occupation anarchique des plages et du domaine public, les trafics en tout genre souvent rapportés en «faits divers» par la presse locale, ne cessent de ternir l’image de ces communes du littoral oranais connu pour la splendeur des paysages et le climat doux des plus agréables. Il s’agit aussi désormais de veiller au professionnalisme et à la qualité des prestations touristiques offertes aux vacanciers afin d’assurer une attractivité à la hauteur du marché.
Pour se convaincre de l’état des lieux déplorable qui règne en ce domaine, il suffit d’observer le fonctionnement d’un grand complexe public dans cette région où parfois des vacanciers émigrés ou étrangers ne disposent même pas de chaises dans leurs bungalows pour accueillir des invités. Vivement le grand changement.
Par S.Benali