Oran Aujourd'hui

Déficit de rigueur dans la gestion du territoire communal

Une quinzaine de constructions illicites ont été démolies il y a quelques jours par les services de l’APC d’Oran sur le site dit «Coca» dans le secteur urbain de Haï Bouamama. L’opération qui a été supervisée par le chef de daïra, le maire et le Sg de la commune, a ciblé des habitations illicites occupées par des migrants en situation irrégulière.

À l’issue de cette opération, les services de l’APC ont annoncé que des tournées de contrôle seront désormais effectuées dans ce quartier et que toute construction illicite sera rasée. Commentant cette actualité locale sur les réseaux sociaux, les «mauvaises langues» oranaises n’ont pas manqué de souligner ironiquement que ces «tournées de contrôle» auraient dû en principe être régulièrement menées depuis des lustres, bien avant que cette zone dite «Coca» ne se transforme en quartier truffé par les bidonvilles et les constructions illicites.

Un site qui, selon des témoins, est privilégié ces derniers temps par les migrants en situation irrégulière trouvant un refuge à prix modeste dans un habitat précaire construit par des «barons» du bidonville. Et comme toujours, les services de l’APC indiquent de surcroît que cette action de démolition a été menée «en application des directives données par le wali d’Oran».

Il est vrai que le premier responsable local ne cesse pas d’ordonner aux gestionnaires municipaux de veiller à l’application de la loi et des instructions visant à lutter contre le phénomène des constructions illicites. Mais bon nombre d’Oranais restent choqués, voire intrigués par l’ampleur du laxisme et du renoncement observé face à la prolifération constante des constructions illicites dans cette zone dite «Coca».

Il y a près d’un an, toujours après les ordres du wali, une dizaine de kiosques érigés illicitement par des vendeurs ambulants dans le quartier de Haï Bouamama au lieu-dit «Coca», ont été rasés par les services communaux mais commencent aujourd’hui à faire leur réapparition aux mêmes endroits, sur quelques semblants de trottoirs dégradés.

Des observateurs avisés soulignent que la formule en vogue, «en application des directives du wali», à chaque fois utilisée lors d’une opération de démolition de baraques illicites, reflète bien le déficit de crédibilité et le renoncement affiché par les gestionnaires et élus municipaux en manque d’initiatives et de maîtrise efficace et rigoureuse de la gestion du territoire communal.

La lutte contre la prolifération des bidonvilles, le squat des vieux immeubles en ruine non démolis, l’occupation illégale des trottoirs et espaces publics, les constructions et extensions illégales, le commerce informel, l’affichage publicitaire non conforme, et bien d’autres dérives et anomalies urbaines semblent bien ancrées dans le tissu social et urbain livré à une régression avancée.

Par S.Benali

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