Quartier des Planteurs: Le mythe de la restructuration
Des terrains «récupérés» après démolition de baraques illicites et relogement des occupants, ont été peu à peu envahis par les déchets, ordures, et déblais, transformant l’endroit en véritable décharge sauvage. De jour comme de nuit, des charrettes, camionnettes et camions s’arrêtent pour décharger leur cargaison de déchets en toute impunité. La zone urbaine de Ras El Aïn et des Planteurs semble la plus touchée par ces décharges à ciel ouvert qui «fleurissent» sur les assiettes foncières devant, en principe, être aménagées et déjà occupées par un projet inscrit dans le fameux plan de restructuration de ces quartiers. Un plan visant avant tout à l’éradication de ce grand bidonville et à l’intégration de toute cette zone urbaine dans «une dynamique de progrès et de modernité» digne du statut de la capitale oranaise. C’est là en tous les termes de l’exposé des motifs que l’on peut lire ici et là à travers des rapports et des avant-projets établis pour certains il y a plus de dix ans. Depuis la fameuse instruction présidentielle ordonnant l’éradication du grand bidonville des Planteurs à Oran, le plan d’aménagement et de restructuration de cette zone urbaine n’a pas cessé d’alimenter le débat sur la méthode et le contenu du projet d’urbanisation devant être adopté et réalisé.
Pour les citoyens profanes, s’appuyant sur le bon sens populaire, il s’agit surtout de construire le plus grand nombre possible de logements avec toutes les structures sociales d’accompagnement, tout en respectant bien sûr les normes en matière d’espaces verts et d’environnement. Mais face aux contraintes et difficultés liées à la très faible cadence des relogements et des démolitions, à la résurgence des baraques démolies parfois sur le même site, au manque de rigueur et d’efficacité dans la gestion et la préservation des terrains récupérés, et à bien d’autres insuffisances propres au terrain oranais, ce projet de restructuration de la zone des Planteurs ne pouvait, lui aussi, que cumuler les retards, les tâtonnements, les questionnements et même la polémique sur la démarche à adopter et le contenu des projets. Tandis que beaucoup, à tort ou à raison, militent pour un reboisement des espaces urbains récupérés, d’autres préfèrent le béton pour construire des îlots de logements, des tours d’affaires ou des complexes importants. Au nom d’une douteuse politique d’investissements.
Par S.Benali