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Cyberdépendance chez les jeunes:
Que peuvent faire les parents ?

A Oran, les jeunes sont des utilisateurs intensifs au quotidien de leur téléphone et d’internet. L’utilisation des réseaux sociaux tels que Facebook, TikTok, Instgaram, ou encore Youtube, a connu une croissance exponentielle chez les adolescents
et les jeunes oranais.

Les réseaux sociaux numériques se multiplient de nos jours en attirant toutes les hiérarchies sociales, notamment les jeunes qui ont grandi avec l’internet entre leurs doigts. Les jeunes oranais n’échappent pas au phénomène de la cyberdépendance. Les jeunes et les enfants sont-ils assez matures pour utiliser ces réseaux sociaux sans danger ? Que peuvent faire les parents ? «J’ai complètement perdu le contrôle des activités connectées de mes enfants. Je crains que mes filles s’exposent trop fortement sur le plan virtuel», témoigne Reda, père de deux fillettes âgées de 6 et 8 ans. Ce père de famille qui habite à la cité Akid Lotfi, avoue avoir des difficultés à imposer des interdictions à ses deux filles. Les jeunes sont de plus en plus connectés au numérique. Le revers de cette connectivité: le flux de communication ne s’arrête jamais.
À 12 ans, des enfants possèdent déjà leur propre smartphone. Des écoliers utilisent l’application TikTok dès l’âge de 7 ou 8 ans. Les conditions d’utilisation du réseau social exigent pourtant un âge minimum de 13 ans. Selon TikTok, les comptes qui ne respectent pas les conditions d’utilisation sont supprimés. Et l’application renvoie aussi la responsabilité aux parents. Pour certains, la fréquentation du réseau social peut virer au cauchemar. C’est le cas de Sylia, une adolescente de 14 ans qui passait beaucoup de temps sur TikTok et facebook. «Ses résultats scolaires se sont alors détériorés. Elle n’arrivait plus à se concentrer, pratiquait moins de sport et voyait moins ses amies», s’inquiète sa mère qui habite à l’USTO. «Ces formes de communication omniprésentes chez les adolescents et les jeunes sont particulièrement préoccupantes pour la santé mentale. Très peu de recherches identifient un lien entre l’utilisation problématique des réseaux sociaux et les troubles mentaux», affirme Dr Ghania Salmi, psychologue. À travers ce monde virtuel, les jeunes communiquent entre eux, tissent de nouvelles amitiés ou renforcent l’ancienne, ils essayent de s’amuser, s’échanger des informations et être ouverts sur la modernité. «Ces réseaux sociaux ont des fortes influences qui sont encore méconnues ou plutôt négligées par nos jeunes. Les réseaux sociaux à l’ère de mondialisation ont bouleversé le mode de vie des jeunes qu’il soit de façon positive ou négative. Les jeunes de la cyber-génération ne peuvent pas vivre sans être en contact avec ces réseaux sociaux qui ont des impacts négatifs sur leur vie et leurs comportements, ce qui nécessite la mise en place d’une stratégie efficace pour protéger ces jeunes contre cette évasion technologique», indique Dr Salmi.
Les réseaux sociaux ne sont pas sans zones d’ombres: vol de données de mineurs, starification et surexposition des adolescents… un terrain de jeu digital impitoyable. Les réseaux sociaux ne s’engagent pas suffisamment en faveur de la protection des mineurs. «Les réseaux sociaux présentent des dangers d’addiction et pourraient être la source des troubles», alerte Dr Salmi. «Les réseaux sociaux peuvent créer de la dépendance, grâce à la dopamine, l’hormone du bien-être. À chaque consommation de vidéo, qui ne dure que quelques secondes sur TikTok, une petite dose de la substance est libérée. Pour s’assurer que ce flux ne s’arrête pas, les jeunes augmentent la dose et consomment plus», explique le Dr Salmi. «Il ne s’agit pas d’interdire toute consommation d’internet, mais de minimiser les conséquences néfastes. La solution est d’encourager l’enfant en lui fixant des limites, en définissant des règles d’utilisation et en aménageant des périodes sans internet. Le rôle de l’école est primordial pour réaliser la nécessaire éducation pratique aux médias sociaux», conseille Dr Salmi.
Imad. T

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