Oran Aujourd'hui

Qui construit des bidonvilles dans les communes oranaises…?

Sur les hauteurs du quartier de Sidi El Houari, une dizaine de constructions illicites érigées à flanc de montagne sur le domaine forestier ont été démolies la semaine dernière lors d’une opération menée par la daïra et la mairie d’Oran appuyées par les services de la gendarmerie.
Ce n’est évidemment pas la première fois que des constructions en tôle et en parpaing illicitement érigées sur ce site forestier font l’objet de démolition engagées par les pouvoirs publics. On note que depuis ces dernières années, la lutte contre l’occupation sauvage du domaine public par des constructions précaires mobilise plus efficacement des moyens humains et matériels permettant la démolition de constructions précaires parfois en cours de travaux.
Des observateurs avisés soulignent que la démarche d’éradication du fléau des bidonvilles a pris une forme et un contour plus crédible, axé sur des orientations et des instructions fermes données par le wali à tous les organes concernés. Ces occupations du domaine public par des habitations précaires érigées illicitement et sans autorisation constituent pourtant un délit puni par la loi. Mais un délit, qui durant des années a été «enveloppé» par des considérations sociales et des arguments forgeant le recul de l’intransigeance dans l’application stricte de la Loi. «Le sol algérien appartient à tous les Algériens» disaient souvent ceux qui revendiquent à grands cris «le droit au logement pour tous les Algériens». Un principe certes juste et inaliénable, mais qui le plus souvent faisait l’impasse sur la nécessité de respecter l’ordre et la Loi en matière d’occupation et de gestion du territoire communal.
On sait à quel point l’ancien mode de gouvernance locale, souvent truffé d’inepties, d’improvisations et de dérives dans l’affection du foncier, ne pouvait permettre de réguler de maniéré juste et rigoureuse l’attribution de terrains à bâtir à travers les communes. Et en même temps, le phénomène de constructions d’une habitation précaire allait prendre de l’ampleur, nourrit aussi, il faut l’admettre, par l’accélération des opérations de démolition après de relogement des familles occupant les habitations précaires construites illicitement. Les bidonvilles devant être éradiqués, ainsi que le «vieux bâti à risque squatté illégalement», semblent enfin faire l’objet d’un changement d’approche de gestion de la part des autorités locales. Il s’agit désormais d’éradiquer le fléau de l’habitat illicite non seulement grâce aux nécessaires programmes de relogement, mais aussi à travers des mesures strictes et efficaces de contrôle des flux de déplacement et d’occupation du domaine de l’Etat par des familles venant d’autres wilaya et communes.
De plus en plus de familles oranaises très mal-logées expriment souvent leur colère et leur frustration face a ce paradoxe de la politique du relogement qui favorise souvent des familles venant d’autres wilaya lointaines pour acheter, louer ou construire illicitement une habitation précaire, synonyme d’accès à l’acquisition d’un logement neuf. Il y a quelques jours, le wali d’Oran a lui-même posé des questions légitimes sur certains bénéficiaires de logements venus d’autres wilaya pour construire un habitat précaire sur un terrain domanial, agricole ou forestier, bien ciblé par des réseaux mafieux activant sur ce «juteux créneau des bidonvilles».
La belle et généreuse wilaya d’Oran, a souligné le wali en poste, ne peut pas longtemps encore supporter toutes les pressions et toutes les demandes sociales émanant d’autres wilayas voisines dans plusieurs domaines, dont le logement, la santé, l’enseignement, ou l’emploi…

Par S.Benali

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