Relance du projet de réhabilitation du marché de la Bastille
On a appris la semaine dernière que le wali d’Oran a annoncé la décision de concrétiser le vieux projet de réhabilitation et d’amélioration urbaine de la rue des Aurès.
Plus souvent appelée par les Oranais «rue de la Bastille», abritant le célèbre marché de même nom, ce site situé au centre ville n’a pas cessé de défier et de narguer les pouvoirs publics qui depuis des années n’ont pas réussi à lancer en cet endroit un projet d’amélioration urbaine digne des aspirations au progrès et à la modernité de la capitale oranaise.
On sait depuis des lustres que cette rue commerçante, souvent ternie par des eaux usées déversées par des canalisations défectueuses est connue pour les caisses de fruits et légumes, les cageots de poisson, les corbeilles de pain et autres produits alimentaires posés anarchiquement à même le sol jonché de détritus, accentuant le décor insupportable de cet espace urbain livré au chaos et à tous les risques menaçant la santé des consommateurs.
Selon des observateurs avisés, c’est surtout le « lobby » des marchands de la rue de la Bastille qui a toujours œuvré pour empêcher le lancement d’opérations radicales visant à l’amélioration de cet espace à travers une reconfiguration urbaine appropriée.
Plusieurs anciens maires et walis successifs n’ont pas réussi à délocaliser ce marché de la Bastille vers l’ancienne cave mitoyenne au centre commercial El Anik à la place Hoche.
Un ancien maire avait de son côté toujours plaidé, en vain, pour la reconversion de la rue des Aurès en belle rue commerciale piétonne consacrée au shopping dans des conditions de « standing » et de modernité digne d’un statut de métropole attractive.
On se souvient qu’en septembre 2009, il y a déjà quinze ans, un mouvement de colère des riverains et des commerçants ayant leur boutique sur cette ruelle a failli dégénérer en affrontement violent avec les marchands de fruits et légumes et les vendeurs informels installés le long de cette rue.
Des marchands devenus trop nombreux et qui ne pouvaient plus cohabiter « pacifiquement » avec les commerçants riverains.
Le marché de la Bastille a fini par perdre sa vocation en se noyant dans un déluge de carences et d’inepties liées au déficit de rigueur et de maîtrise de l’entretien et de la maintenance du cadre urbain.
La rue de la Bastille et son célèbre marché ont souvent été évoqués dans les préoccupations des gestionnaires locaux successifs qui annoncent à chaque fois un rapide règlement de cette plaie urbaine en plein centre-ville.
Mais le marché de la rue Bastille, encombré et plus que saturé, continue à ce jour à drainer avec lui les effets incontrôlés des improvisations et laxisme affiché par les acteurs en charge des missions de maintenance urbaine élémentaire.
Faut-il croire que cette énième annonce de réhabilitation du marché de la Bastille sera la bonne ? Inchaallah, lancent les mauvaises langues locales qui ne cachent pas leur scepticisme face aux nombreuses promesses non tenues.
Par S.Benali