EDITO

Retailleau, le pompier pyromane

Le racisme en France n’est plus verbal, il est caractérisé aujourd’hui par les faits et les actes. Lundi à Puget-sur-Argens (Var), un Tunisien de 46 ans a été tué, dans son domicile, par balles par son voisin qui a exprimé ouvertement son appartenance et son soutien aux idées de l’extrême droite de la famille le Pen. C’est le deuxième crime raciste en quelques semaines en France, après celui du jeune malien Aboubacar tué à l’intérieur même d’une mosquée par un autre raciste, qui tout en lui assénant plus de 50 coups de couteau, insultait l’islam, les musulmans et Allah.
Une montée du racisme qui s’est radicalisée jusqu’au meurtre, nourrie par les discours anti immigration du ministre de l’intérieur français Bruno Retailleau, qui depuis son arrivée aux affaires, ne cesse de s’attaquer aux étrangers leur faisant porter tous les maux de la France. Les deux meurtriers, du Tunisien et du jeune Malien Aboubacar avant lui, ne sont en fait que le bras armé des idées nauséabondes que ne cesse de distiller ce ministre obsédé par ses ambitions politiques démesurées.
Il faut dire que Retailleau, ce pompier pyromane, a fait de la stigmatisation des étrangers son cheval de bataille. Et ses attaques systématiques contre les étrangers sont interprétés par les racistes comme un permis de tuer. Et ils ont décidé de passer à l’acte. Que ce même Retailleau, vienne nous raconter après le meurtre du Var que “chaque crime raciste est un crime anti français”, ne le dédouane en aucune manière, car il a tout fait pour jeter les étrangers en pâture aux islamophobes et aux racistes.
Et si SOS-Racisme dénonce un « double crime, résultat d’un travail minutieux mené par le camp du racisme et visant à rendre légitime l’expression du racisme en mots et en actes”, pour le premier secrétaire du Parti socialiste il s’agit là d’un résultat d’une «forme de banalisation du racisme, devenue une forme légitime d’expression», et où selon lui, Bruno Retailleau n’y est pas pour rien, lui qui «laisse penser qu’il y a aujourd’hui une menace qui serait liée à la confession de quelques-uns»
Ce même Retailleau, qui la veille du meurtre du ressortissant tunisien déclarait que ce qui s’était passé à Paris après le sacre du PSG était l’oeuvre de “barbares”, pour parler des jeunes maghrébins des banlieues, est allé trop loin dans sa haine de l’autre et a réveillé tous les monstres racistes qui, d’une façon ou d’une autre, croient trouver tout les soutien chez un ministre qui partage leurs idées et pousse vers la montée de la haine, du racisme et de l’islamophobie.

Par Abdelmadjid Blidi

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page