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Réunion consultative entre les dirigeants de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye : la feuille de route du nouveau Maghreb

Les trois dirigeants ont décidé d’activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l’exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional et d’accélérer la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique.

Le Sommet tripartite de Tunis qui a réuni les présidents algérien, tunisien et libyen, respectivement Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed et Mohamed Younes El-Menfi, a tenu toutes ses promesses. Et pour cause, le communiqué final qui a sanctionné la rencontre confirme une convergence parfaite des positions des chefs d’Etat sur l’ensemble des questions d’ordre régional et international. Le document rendu public, avant-hier, tard dans la soirée note prioritairement «la nécessité d’unifier les positions et d’intensifier la concertation et la coordination pour renforcer les facteurs de sécurité, de stabilité et de développement dans toute la région et accroître sa résilience face aux mutations régionales et aux crises internationales successives d’ampleur, dont les répercussions ne peuvent être affrontées par aucun pays individuellement». De fait, les présidents des trois pays ont souligné leur attachement «à l’indépendance des décisions nationales, émanant de la volonté de leurs peuples respectifs, leur souci d’établir des relations avec les autres pays et blocs régionaux et internationaux, dans le cadre du respect mutuel et de la non-ingérence dans les affaires intérieures». Ils ont insisté sur la nécessité «d’étendre cette concertation et cette coordination, au-delà des dossiers politiques, à tous les domaines du développement socio-économique au profit des peuples des trois pays, en vue de réaliser leurs aspirations légitimes à la stabilité, la prospérité et l’intégration».
Le Communiqué final a, par ailleurs, «condamné avec force les violations quotidiennes flagrantes, les crimes de guerre et le génocide commis contre le peuple palestinien frère, réitérant l’appel urgent à la communauté internationale pour que soit immédiatement mis fin à l’agression barbare, pour la levée totale du blocus imposé à la bande de Ghaza afin de permettre l’acheminement des aides alimentaires et médicales et la poursuite en justice des dirigeants de l’occupation pour leurs crimes».
Concernant la région saharienne qui constitue la profondeur stratégique du Maghreb, les dirigeants des trois pays ont en outre «mis en garde contre le danger des interventions étrangères dans la région sahélo-saharienne et leurs répercussions sur la paix dans les pays de la région et dans le monde». Ils ont à ce propos mis en évidence la nécessité pour «l’action arabo-africaine commune d’assumer sa responsabilité et son rôle dans le cadre des efforts onusiens visant à mettre un terme à la souffrance sur le plan humanitaire exacerbée du peuple soudanais frère et à imposer la cessation des hostilités et le renoncement à la violence au profit du dialogue comme moyen pour régler la crise au Soudan, tout en préservant ses capacités, sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale».
Les défis auxquels sont confrontés les trois pays provoqués par des mutations en cours dans la région et dans le monde, les trois chefs d’Etat ont convenus de «créer des groupes de travail conjoints chargés de coordonner les efforts visant à protéger les frontières communes contre les risques et les conséquences de la migration irrégulière et les autres manifestations du crime organisé». Ces groupes de travail seront également chargés de «mettre en place une approche participative pour le développement de ces régions, en veillant à unifier les positions et les discours en direction des différents pays frères et amis concernés par le phénomène de la migration irrégulière au nord de la Méditerranée et en Afrique subsaharienne».
Il est question, à travers un ensemble de structures qui seront mis en place «d’activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l’exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional, d’accélérer la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique des réseaux de transport d’électricité entre les trois pays et de développer la coopération et d’établir des partenariats dans le domaine de l’exploration, de la production et du stockage de produits pétroliers et dans les secteurs des mines et des énergies renouvelables et propres comme l’hydrogène vert». Il a, par ailleurs, été convenu «de mettre en place des programmes de travail pour la mise en valeur des divers aspects du patrimoine culturel commun, de renforcer la coopération dans les domaines de la recherche scientifique, de la formation professionnelle, des technologies modernes et des échanges d’étudiants et de jeunes, et d’encourager la production de programmes culturels et éducatifs conjoints».
Au terme de cette 1ère Réunion consultative, il a été décidé de «charger des points de contact, qui seront désignés par chaque pays, de suivre la mise en œuvre de ce qui a été convenu en prélude à la tenue de la prochaine réunion consultative, dont la date et le lieu seront fixés d’un commun accord entre les dirigeants des trois pays».
Nadera Belkacemi

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