Ruissellement des eaux souterraines au centre-ville : un projet d’éradication des risques urbains en attente d’inscription
Évoqué depuis des années et proposé en 2024 en opération urgente devant être validé et financé par les instances gouvernementales, le projet de protection du centre-ville d’Oran contre les glissements de terrain et affaissements de sol provoqués par l’écoulement des eaux souterraines a été revu, mis à jour et proposé une nouvelle fois pour son inscription dans les prévisions de la LF 2026.
Un montant de 4 milliards de DA a été demandé par les responsables locaux afin de lancer cette grande action devant permettre à la ville d’Oran de se prémunir contre les dangers bien évidents liés à l’écoulement des eaux sous les fondations du parc immobilier urbain.
Mais selon des observateurs avisés, cette seconde demande d’inscription du projet risque fort d’être à son tour rejetée, ou reportée à une prochaine échéance pour diverses raisons budgétaires peu accessibles au commun des mortels.
On sait qu’en avril dernier, lors d’une séance plénière de l’APN, le ministre des Ressources en eau, répondant à un député, avait indiqué que son département avait déjà proposé en 2024 l’inscription au titre de la Loi de finance 2025, de ce projet de réhabilitation des réseaux d’assainissement et de drainage d’un montant estimé de 4 milliards de DA». « Ce projet, a précisé la ministre, n’avait pas été alors inscrit, et il fera donc l’objet d’une autre proposition à venir au titre de la Loi de finance de la prochaine année 2026 ». Inchallah se contentent de dire les mauvaises langues qui rappellent que ce projet avait été déjà fait l’objet d’une étude technique et proposé à un financement en 2008… Il y a donc prés de 17 ans! Depuis le dossier d’études a été peaufiné et mieux ficelé grâce à un diagnostic plus précis et approfondi de l’état des lieux des ovoïdes, des canalisations de collecte et du réseau dans son ensemble.
Mais en attendant la fin des tergiversations et le lancement du projet, les eaux souterraines en ruissellement ici et là sous les fondations des constructions au centre ville et dans les vieux quartiers n’ont pas cessé chaque année de provoquer des effondrements de sol et des glissements de terrain causant parfois hélas des victimes et pénalisant gravement le fonctionnement normal du cadre urbain.
On se souvient que même la plateforme et les piliers en certains endroits du splendide Bd Front de mer d’Oran étaient il y a quelque temps menacés par les infiltrations combinées des eaux pluviales et des eaux de ruissellement. Il suffit de consulter les archives de la presse locale pour se rendre compte du nombre impressionnant de glissement de terrain enregistrés depuis ces vingt dernières années au centre ville et dans le vieux quartier de Sidi El Houari.
«Les paroles s’en vont, mais les écrits restent» rappellent souvent à juste titre des «mauvaises langues» locales qui dénoncent depuis longtemps les promesses sans lendemain et le culte des renoncements propre à l’ancien mode de gestion de l’avenir urbain de la ville d’Oran.
Par S.Benali