EDITO

Scandale maroco-européen

Scandale au parlement européen. Les deux alliés devant l’éternel, l’Union européenne (du moins une partie de ses députés ) et le Maroc sont pris la main dans le sac. Le premier est corrupteur et le second compte parmi ses députés des corrompus. Lorsqu’on en arrive à ce genre de rapports pour tisser une alliance entre un Etat et un ensemble politiquo-économique, il devient très légitime aux observateurs de poser la question sur la profondeur de ce mic-mac maroco-européen et sur les dégâts qu’il a certainement déjà commis sur des aspects aussi sensibles que les droits de l’Homme, les intérêts des 27 pays européens face à une voyoucratie, prête à tout pour maintenir le mythe d’un prétendu «sahara marocain» pour endormir le peuple et laisser libre cours aux gangs de trafiquants de drogue, aujourd’hui, en col blanc et hôtes de marque dans les plus beaux salon de Rabat et Marrakech.
Ce gros scandale qui intervient quelques mois après celui de l’espionnage à grande échelle pratiqué en France, en Espagne et ailleurs sur le territoire de l’UE, confirme la stratégie mafieuse du Makhzen à l’endroit de tous ses partenaires. Rabat fonctionne donc au dessous de tables, car incapable de convaincre. Et c’est en appliquant ces méthodes plus que douteuses que le Maroc a tenté de faire passer la pilule aux autres pays du Maghreb. Avant d’inviter Israël sur ses terres et pactiser avec cette entité sioniste, Rabat a déjà essayé de proposer à ses voisins un Maghreb pourri jusqu’à la moelle. Et pour cause, il n’a jamais bougé le petit doigt pour empêcher les trafics en tout avec ses voisins. Bien au contraire, le gouvernement marocain agissait exactement comme le ferait une organisation mafieuse.
En effet, durant des années, le commerce douteux des Hallabas qui transportaient de l’essence dans le sens Algérie-Maroc et le trafic de drogue en sens contraire, arrangeaient les affaires des barons du kif, tout en rendant un service au Makhzen, histoire de «lutter» contre l’inflation sans grand frais. Une situation qui n’avait pas, en son temps, son pareil dans le reste du monde.
Ces deux plaies qui étaient et qui sont toujours à un certain degré, un fardeau qui empêche toute visibilité dans l’espace maghrébin, menaçait le Maghreb d’une dérive mafieuse généralisée. Entre 1989 et 1994, il se développait une dangereuse pieuvre criminelle qui aurait fait ressembler l’Afrique du nord à un repaire de brigands et de trafiquants en tout genre. Pour cause, sur ces deux plaies précisément, le Makhzen ne faisait aucun effort pour organiser une lutte sérieuse contre les Hallabas et les trafiquants de drogue.
Si le premier trafic a été asséché après une prise en main du problème par les services de sécurité algériens, pour le trafic de drogue, les appels de l’Algérie à la communauté internationale n’ont pas encore abouti . A méditer…
Par Nabil.G

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