Soutenir la cause palestinienne et contribuer aux efforts diplomatiques : l’appel d’Ahmed Attaf aux pays africains
Alors que l’agression sioniste contre Ghaza se poursuit pour le quatrième mois faisant plus de 29.000 martyrs, l’Algérie plaide la cause palestinienne auprès de l’Union africaine (UA), appelant les pays membres à apporter leur soutien et à contribuer aux efforts diplomatiques internationaux.
Un appel dans ce sens a été lancé hier par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, lors des travaux de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA). Participant à cette conférence en qualité de représentant du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre Attaf a appelé les pays africains à soutenir la cause palestinienne et à contribuer aux efforts diplomatiques internationaux.
Affirmant que l’entité sioniste veut enterrer la solution à deux Etats, M. Attaf a insisté sur le fait que la cause palestinienne a besoin plus que jamais du soutien des pays africains. «La cause palestinienne a grandement besoin, aujourd’hui plus que jamais, du soutien de notre continent, au moment où elle vit une des périodes les plus graves de son histoire, alors que l’occupation sioniste accélère la mise en œuvre de son plan visant à liquider le projet national palestinien, à enterrer la solution des deux Etats et à relancer le projet du grand Israël», a-t-il déclaré.
Évoquant le volet de la diplomatie, il a plaidé à consentir davantage d’efforts par les pays africains. «L’Algérie appelle les pays frères africains réunis sous l’égide de notre organisation, à contribuer aux efforts diplomatiques internationaux en trois principaux niveaux», a-t-il soutenu. Ces trois niveaux ont été détaillés par le MAE algérien qui a précisé que le premier concerne «les priorités à caractère urgent, qui prévoit d’engager une action pour faire cesser l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, protéger les civils, assurer l’acheminement des aides humanitaires à nos frères dans la bande de Ghaza, sans conditions, restrictions ou entraves». Le deuxième, selon le chef de la diplomatie algérienne, concerne «des priorités qui visent à briser l’immunité injustement accordée à l’occupant israélien». Ahmed Attaf a précisé sur ce point que «l’Algérie s’attèle actuellement, en coordination totale avec la République d’Afrique du Sud, pays frère, à l’activation des mesures conservatoires décidées par la Cour internationale de justice (CIJ), en œuvrant à l’adoption, durant cette période, par le Conseil de sécurité onusien d’une résolution contraignante». L’établissement de l’Etat de Palestine sur les frontières de 1967, avec El-Qods Echarif comme capitale, est le 3e niveau des priorités, ajoute le chef de la diplomatie algérienne. Il a appelé aussi, en appui à cette orientation, à proposer la candidature de l’Etat de Palestine en tant que membre à part entière aux instances de l’ONU concernées par cette question historique. «L’Algérie appelle l’ensemble des Etats africains frères à préparer d’ores et déjà l’étape suivante, qui consiste à prendre l’initiative de proposer la candidature de l’Etat de Palestine en tant que membre à part entière aux instances de l’ONU concernées par cette question historique», a-t-il ajouté.
L’Algérie œuvrera à élaborer des solutions en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique
Par ailleurs, M. Attaf a évoqué un autre volet qui concerne la paix et la sécurité en Afrique lors de son allocution sur le rapport du Forum des chefs d’Etat et de Gouvernement du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP). «L’Algérie œuvrerait, durant son mandat à la tête du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), à encourager le dialogue et la concertation entre toutes les parties prenantes pour élaborer des solutions favorables au renforcement de la paix et la sécurité dans le continent», a-t-il déclaré.
Le Forum des chefs d’Etat et de Gouvernement du MAEP a constitué aussi l’occasion pour transmettre ses vives félicitations, au nom du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Président Julius Maada Bio, pour son rapport exceptionnel présenté lors de la séance. Le chef de la diplomatie algérienne a également transmis aux participants «les salutations fraternelles du président de la République qui est très reconnaissant de la précieuse confiance placée en sa personne par ses frères pour diriger le MAEP pour les deux années à venir, dans un contexte régional où se posent des défis qui nécessitent une interaction sage et clairvoyante, mais aussi ferme et rigoureuse».
Le ministre algérien a mis avant aussi l’impératif de renforcer la bonne gouvernance au niveau du continent africain faisant écho à la situation qui prévaut en Afrique de l’Ouest. «Le recul des valeurs démocratiques sur fond de la dangereuse vague de changements anticonstitutionnels de gouvernements, particulièrement en Afrique de l’Ouest, justifie le besoin en des mécanismes tels le nôtre et atteste de la vision clairvoyante ayant conduit à leur création», a-t-il déclaré.
M. Attaf a affirmé que ce mécanisme a incontestablement prouvé son caractère indispensable et son efficacité et a contribué indubitablement à renforcer les principes de bonne gouvernance dans notre continent». Il a indiqué enfin que «l’Algérie consacrera son mandat pour encourager et intensifier le dialogue, la concertation et la coordination entre toutes les parties prenantes pour cristalliser des solutions africaines aux problèmes africains» par «des solutions émanant de la réalité africaine et tenant pleinement compte de l’environnement extérieur qui nous entoure, tout en renforçant la paix, la sécurité et la stabilité politique et en promouvant le développement économique et la prospérité commune dans notre continent».
Mohand S