Oran

Spécial Festival international du film arabe d’Oran : les courts-métrages algériens font sensation

Sous les projecteurs du Festival international du film arabe d’Oran, plusieurs courts-métrages ont marqué les esprits par leur audace esthétique et la richesse de leurs univers narratifs.

Des œuvres telles que «Sihr», «Khaled et Naïma», «Le Dernier», «Zahra» et «Dans trois ténèbres» témoignent du dynamisme d’une nouvelle génération de cinéastes arabes, déterminés à repousser les frontières du langage cinématographique. Le cinéma court a tenu toutes ses promesses au Festival international du film arabe d’Oran, confirmant une fois encore sa capacité à condenser l’émotion, la réflexion et la poésie en quelques minutes d’écran.
Plusieurs réalisations, venues d’Algérie et du monde arabe, ont captivé un public exigeant, conquis par la fraîcheur des approches et la singularité des récits. Le film «Sihr» (Sorcellerie), véritable expérience sensorielle, a ouvert le bal avec une mise en scène immersive explorant les croyances populaires et les limites du réel. Le réalisateur y déploie un univers visuel dense, où la frontière entre mythe et réalité s’efface pour laisser place à une méditation sur la peur et la fascination. Autre œuvre remarquée, «Khaled et Naïma» s’impose par sa sensibilité et son réalisme social. Le film aborde la jeunesse urbaine à travers l’histoire d’un couple confronté à la précarité et à l’espoir, dessinant en creux le portrait d’une génération en quête de sens et d’équilibre. Porté par deux jeunes acteurs d’un naturel saisissant, le film a ému le public par sa sincérité et la justesse de son regard. Avec «Le Dernier», le ton devient plus introspectif. Le réalisateur y explore la solitude d’un homme au seuil de sa vie, dans une narration minimaliste où chaque silence devient signifiant. Ce film, d’une rare sobriété formelle, séduit par la précision de son écriture visuelle et la maîtrise du rythme. Quant à «Zahra», il s’illustre par une esthétique poétique et un message universel sur la résilience féminine. Mêlant réalisme et onirisme, cette œuvre met en lumière le parcours d’une femme confrontée à la perte et à la reconstruction de soi. Le traitement de la lumière et des cadrages confère au film une dimension picturale qui a séduit la critique. Enfin, « Dans trois ténèbres » (Fi Dholomate Thalath), au titre évocateur, clôt la sélection en interrogeant la culpabilité et la rédemption.
À travers une narration fragmentée et un travail sonore envoûtant, le réalisateur plonge le spectateur dans les abîmes de la conscience humaine. La diversité de ces œuvres illustre la vitalité du court métrage arabe et la pluralité des sensibilités qui s’y expriment.

Yacine Redjami

 

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