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Stations de dessalement : «Des acquis qui placent l’Algérie en position de force au niveau régional»
L’économiste Djelloul Slama a qualifié la mise en service des stations « Cap Blanc » à Oran et « Fouka 2 » à Tipaza, d’une capacité de 300 000 mètres cubes par jour chacune, en plus des projets qui seront réceptionnés dans les prochains jours, de véritables acquis concrets dès le début de l’année 2025, qu’il convient de préserver.
Intervenant hier sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, il a exprimé son grand optimisme quant à la capacité de l’Algérie à progresser avec assurance vers la satisfaction des besoins en eau potable et en irrigation des grandes villes côtières, ainsi que des projets liés aux industries agroalimentaires de transformation. Djelloul Slama a estimé que l’Algérie est en bonne voie pour sécuriser ses besoins en eau à l’avenir de manière plus efficace, « ce qui contribuera à la croissance économique durable et placera le pays en position de force sur le plan régional face aux défis liés à l’eau ». « Ces réalisations arrivent à un moment crucial, alors que les besoins augmentent à tous les niveaux. L’Algérie, étant comparable à un continent, voit ses besoins en eau croître de façon continue en raison de l’augmentation de la population. Ces projets en cours et ceux à venir permettront de couvrir environ 42 % des besoins en eau, qu’il s’agisse d’eau potable, d’agriculture ou d’industrie », a-t-il souligné.
L’économiste a affirmé dans ce sillage que « les projets actuels constituent une étape importante vers la durabilité de l’eau dans le pays. Le rythme accéléré de leur réalisation et de leur livraison reflète une forte volonté politique, menée par le Président de la République, visant à répondre aux attentes des citoyens. » « Si cette dynamique actuelle se poursuit, l’Algérie pourrait atteindre un taux d’autosuffisance en eau de 60 % d’ici 2030, d’autant plus que 11 grandes wilayas côtières bénéficieront directement de ces projets, ce qui réduira la pression sur les ressources en eau », a-t-il soutenu.
Pour l’intervenant, « ce qui distingue également ces projets, c’est qu’ils sont réalisés par des entreprises algériennes, ce qui reflète la solidité de l’économie nationale et démontre la capacité locale à exécuter des projets stratégiques de cette envergure. Il est donc essentiel de préserver ces acquis en investissant dans les coûts de production et de maintenance. »
M. Slama a souligné que ces réalisations doivent être accompagnées d’une transformation économique globale basée sur une « économie de l’eau et de l’énergie », reposant sur l’utilisation de technologies avancées, l’amélioration des modes d’utilisation et leur recyclage, notamment à travers la réutilisation des eaux usées et la construction de stations de régénération de l’eau, avec une participation active du secteur privé. Il a insisté sur la nécessité d’ouvrir le financement et de faciliter l’accès aux crédits afin d’encourager le développement des industries agroalimentaires de transformation et de l’industrie du papier, qui dépendent fortement de l’eau et de l’énergie. Il a expliqué que cette nouvelle politique pourrait générer une économie de 4 milliards de dollars par an, à condition que l’eau soit exploitée de manière efficace et que son utilisation soit optimisée dans les différents secteurs.
M. Slama a également abordé l’importance de l’investissement dans les eaux souterraines, affirmant qu’elles ne nécessitent pas de processus complexes de filtration ou de dessalement. Il a également souligné la nécessité d’exploiter pleinement le littoral algérien afin d’augmenter les ressources en eau disponibles. Et d’ajouter : « L’Algérie est un leader dans le transport du gaz vers l’Europe via son réseau de pipelines opéré par Sonatrach. Elle pourrait tirer parti de cette technologie avancée et la généraliser pour renforcer sa capacité à acheminer et distribuer l’eau vers les wilayas de l’intérieur. »
Mohand S