Tourner la page du laxisme et de l’impunité…
Deux individus âgés de 22 et 26 ans ont fait l’objet dimanche dernier d’un mandat d’arrêt par les policiers de la sûreté urbaine pour dégradation d’un bien public. Les mis en cause ont en effet démoli le mur d’une bâtisse en ruine désaffectée dans le but de l’occuper et d’en faire un nouveau squat pour d’éventuels nouveaux candidats au logement. Les deux énergumènes auraient même tenté d’organiser une «action de protestation» en incitant à la manifestation violente et au trouble à l’ordre public. On peut à l’évidence inscrire ce fait divers dans la banalité quotidienne connue en matière de squat d’immeubles du vieux bâti devant être démoli après relogement des habitants. Mais il se trouve que ce recours immédiat à la force publique et au tribunal pour faire respecter les lois de la République mérite d’être signalé, tant il est vrai que depuis des décennies, rien ou presque rien ne semble empêcher l’occupation illégale des biens publics, vieux immeubles désaffectés, infrastructures municipales abandonnées, et espaces publics illicitement occupés. Selon des sources proches du dossier, durant ces derniers mois plusieurs présumées familles se déclarant «sans abri» depuis des années ont été évacuées ces dernières années après avoir squatté des immeubles désaffectés situés dans différents quartiers, notamment à Sidi El-Houari, St Pierre et Sananès. On sait que pour éviter une nouvelle occupation des immeubles évacués, les services de l’APC construisent des murs pour condamner les accès en attendant une éventuelle démolition prochaine. Une opération de démolition souvent bloquée par des contraintes techniques liées à la configuration du paté d’immeubles concerné et à des aléas juridiques concernant la propriété de la bâtisse. Mais si ces bâtisses ne sont plus réoccuppées par des squatteurs ils représentent malheureusement pour les riverains et les passants un grand danger face au risque d’effondrement à tout moment. Même si beaucoup reste encore à engager en matière de gestion du vieux bâti en ruine à Oran, on doit au moins admettre que des efforts sont menés depuis quelque temps pour tourner la page du laxisme et de l’impunité installés en règles ordinaires dans bon nombre de communes de la wilaya où les bidonvilles ne cessent de s’étaler. Vivement le changement de mentalités et de comportement dans la gestion des biens et du patrimoine immobilier de l’État…
Par S.Benali