La communauté bancaire travaille présentement pour aboutir à une solution globale à la problématique du paiement, notamment en planchant sur l’interopérabilité du paiement mobile, disponible actuellement juste en intra-bancaire.
La modernisation du système de paiement devrait connaître un coup d’accélérateur, à en croire le Délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), Rachid Belaïd. «La Société des services bancaires (SSB) a finalisé un portail qui va s’appuyer sur des prestataires agréés par le GIE Monétique pour aller vers une implémentation massive de TPE au niveau des commerçants et des opérateurs économiques», a révélé M.Belaïd dans un entretien à la radio nationale. Cette modernisation, du reste très attendue par les consommateurs, englobe également le développement du paiement via mobile (mobile paiement). Ce qui serait une petite révolution dans les mœurs des Algériens, mais qui, faut-il le souligner est déjà entré dans les comportements quotidiens de beaucoup de sociétés occidentales et même orientales. Le Délégué général de l’Association des banques et établissements financiers situe ces nouveautés dans le cadre du processus de digitalisation et de modernisation des services bancaires offerts à la clientèle.
M.Belaïd n’a pas manqué de préciser que la communauté bancaire travaille présentement pour aboutir à une solution globale à la problématique du paiement, notamment en planchant sur l’interopérabilité du paiement mobile, disponible actuellement juste en intra-bancaire. «Il y a un switch mobile qui est prévu fin décembre à la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique +Satim+ et qui permettra à toutes les banques qui ont des solutions mobiles en interne d’être interopérables ce qui développera le paiement sur mobile», a-t-il fait savoir.
Cela pour les perspectives. Quant à l’état des lieux, il y a lieu de souligner qu’actuellement, pour un pays de plus de 2 millions de kilomètres carrés composé de 58 wilayas et des dizaines de villes, le nombre de TPE en service est de 50.840. Cela renseigne sur le gap qu’il va falloir remplir pour parvenir aux résultats escomptés par l’ABEF. Un autre chiffre nous apprend que les opérations de paiement sur ces terminaux ont atteint en août dernier 1,7 million d’opérations. Quant aux guichets automatiques de banque (ATM), ils sont au nombre de 3.770, un nombre très insuffisant, mais si en 2016, ils étaient au nombre de 1.376 ATM.
Le chef d’orchestre de ces opérations de mondovision, la SSB, a été créée en 2017 par six banques publiques (BEA, BNA, CPA, la BADR, la CNEP et la BDL). Sa principale mission a consisté à proposer des solutions de paiement et de services liés aux transactions interbancaires et à la monétique. En 6 ans d’activité, la Société des services bancaire a donc produit cette plateforme qui sera testée dans la ville nouvelle de Sidi Abdallah comme ville pilote dans le cadre de ces opérations relatives aux paiements via TPE et le paiement mobile. M. Belaïd situe le démarrage de ce nouveau chantier dans un prochain temps, sans donner des indications précises. Le ministre des Finances en personne en donnera le coup d’envoi.
Le même responsable a annoncé l’ouverture d’agences digitales, de services de mobile banking, de SMS banking et le paiement électronique et ce, «afin de rattraper le retard enregistré».
Sur un autre plan, celui de l’activité à l’international, le délégué général de l’ABEF a fait savoir que la Côte d’Ivoire et la France seront les prochains points de chute d’agences bancaires algériennes, à l’image de la Mauritanie et du Sénégal. L’objectif étant bien entendu d’accompagner les opérateurs économiques nationaux versés dans les exportations de produits algériens, ainsi que des investisseurs voulant travailler dans ces pays de l’Afrique de l’Ouest.
Pour ce qui concerne le dossier d’ouverture d’une banque algérienne en France. Ce sera une filiale de la Banque extérieure d’Algérie (BEA). Le projet «avance bien», informe M.Belaïd, non sans préciser que cet établissement «jouera un rôle important et aura un apport considérable dans l’accompagnement des exportateurs en premier lieu, mais aussi de la communauté algérienne établie à l’étranger pour capter son épargne».
Yahia Bourit