Le trafic de drogues et de psychotropes a atteint ces derniers mois des niveaux qui donnent le tournis comme en témoignent les importantes quantités saisies par les différents corps de sécurité.
Les statistiques liées à la lutte contre ce phénomène ont été détaillées, hier, par le commissaire divisionnaire, chef de service d’analyse criminelle à la direction de la police judiciaire, Faouzi Moualek. Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a déclaré d’emblée que les affaires de trafic et de l’usage illicite de drogues ont quasiment doublé par rapport aux années précédentes.
Il a affirmé qu’au cours du premier trimestre de l’année en cours, 32742 affaires liées au trafic de drogue ont été traitées, précisant que les services de sécurité ont arrêté 30752 individus qui y sont impliqués. « Si l’on se compare aux années précédentes, les chiffres cités sont pratiquement le double de ce qui a été enregistré en 2018 », a-t-il alerté. Donnant plus de détails concernant les types de drogues saisies et les affaires traitées, M. Moualek a précisé que celles liées aux psychotropes arrivent en tête. Il a souligné dans le même cadre que les affaires liées aux psychotropes sont suivies par celles de la résine de cannabis, compte tenu des quantités saisies quotidiennement par les forces de sécurité, faisant savoir aussi que plus de 3 millions comprimés ont été récupérés durant le 1er trimestre de l’année en cours.
Soulignant l’inquiétude quant à la facilité constatée dans l’acquisition des psychotropes, le commissaire divisionnaire a affirmé que « les autres drogues comme la cocaïne sont présentées à des prix onéreux et ne sont pas à la portée de tout le monde ». Il a indiqué aussi qu’au cours du 1er trimestre de 2023, une quantité dépassant 14 kg de cocaïnes et 1 kg d’opiacé et héroïne ont été saisies. Pour ce qui est de la provenance de ces drogues, l’invité de la Radio nationale a évoqué les zones de conflit. «Les laboratoires de fabrication des psychotropes se situent dans les zones de conflit, comme le nord Niger et le Mali. Il existe des complicités à l’international, des interconnexions parmi les groupes criminels », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «nous sommes entourés de fléaux, et notre voisin ne nous facilite pas la tâche par rapport à la résine de cannabis ; notre situation stratégique et géographique nous classe comme un pays potentiellement ciblé par ces complicités».
Il a affirmé que l’Algérie s’adapte à toutes les situations et ne lésine pas sur les moyens de lutte contre le trafic de drogue.M. Moualek a fait état d’une coordination et coopération entre les différents corps de sécurité pour lutter contre ce phénomène en plus du recours aux moyens technologiques.«Nous avons toujours œuvré avec nos partenaires sur le terrain pour essayer de freiner ce trafic qui devient de plus en plus important », a-t-il déclaré, et d’ajouter : « nous ne sommes pas seuls sur le terrain. Il n’y a jamais eu un niveau de coopération comme ces derniers temps ».
Mohand S.