
Transport : 65 bus vétustes retirés de la circulation à Oran
La Direction des transports de la wilaya d’Oran a annoncé le retrait immédiat de 65 bus de plus de trente ans de service, circulant sur différents itinéraires urbains et suburbains.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une opération nationale ordonnée par le ministère des Transports, visant à moderniser le parc de véhicules et surtout à garantir la sécurité des voyageurs après une série d’accidents mortels impliquant des bus vétustes.
Ce rappel à l’ordre intervient dans un climat marqué par une vive émotion, le dernier drame en date, survenu à Alger, dans la commune d’ El Harrach à Alger, avait fait 18 morts et plusieurs blessés.
Un signal d’alarme pour les autorités, déterminées à imposer un assainissement du secteur. La wilaya d’Oran compte quelque 4 185 bus en activité, couvrant l’ensemble des lignes urbaines et semi-urbaines.
Face à l’ampleur du parc roulant, la direction locale des transports a lancé une vaste campagne de contrôle technique et visuel sur le terrain, l’objectif étant d’évaluer l’état réel des véhicules, détecter les défaillances et procéder au retrait progressif des bus jugés dangereux ou dépassés, désuets.
Les bus de plus de trente ans constituent la première cible, avant un élargissement du dispositif aux véhicules dépassant vingt ans de service. La mesure concernera en priorité les lignes les plus saturées, souvent décriées par les usagers et même par les forces de l’ordre en raison des comportements à risque des chauffeurs.
Parmi elles figurent des lignes urbaines sensibles telles que la n°11 reliant la place Valéro au quartier Es-Sabah via Gambetta, HLM et USTO ; la 37 qui dessert le trajet Valéro, El Hassi via Sidi El-Hasni et El-Toro; ou encore la ligne B reliant Haï El-Louz à Es-Seddikia en passant par El Hamri. La ligne n°51, entre la Ville Nouvelle et Es-Sabah via HLM et USTO est également dans le viseur.
Ces dessertes sont régulièrement le théâtre de manœuvres dangereuses, de dépassements illicites et de rivalités entre conducteurs pour attirer les passagers, des situations qui nécessitent parfois l’intervention directe de la police. Le dispositif ne se limite pas aux circuits urbains.
Les lignes suburbaines sont elles aussi concernées, notamment sur le très fréquenté axe de la RN11 qui relie Oran à Arzew.
Les gendarmes y multiplient les opérations de contrôle, face à une recrudescence d’excès de vitesse et d’infractions aux règles de sécurité. Plusieurs accidents mortels y ont été enregistrés ces derniers mois, renforçant l’idée que la vétusté des véhicules associée à l’indiscipline et la délinquance routière constitue un facteur aggravant de l’insécurité sur les routes.
La campagne de renouvellement du parc s’échelonnera sur une durée de six mois. Elle débutera par le retrait et la mise au rebut des bus les plus anciens, remplacés progressivement par des véhicules plus modernes et conformes aux normes de sécurité en vigueur.
À l’issue de cette première phase, la seconde étape ciblera les bus ayant dépassé vingt ans de circulation.
L’objectif affiché est de rajeunir en profondeur le parc de transport collectif afin de réduire les risques d’accidents et d’améliorer les conditions de déplacement des citoyens.
En parallèle, les autorités intensifient les opérations de contrôle routier. La wilaya d’Oran a recensé pas moins de 178 infractions au code de la route commises récemment par des bus de transport collectif.
Des dépassements dangereux, des excès de vitesse et des arrêts intempestifs figurent parmi les manquements les plus fréquents.
Des comportements qui mettent quotidiennement en danger la vie des passagers et des autres usagers de la route.
À travers cette opération d’assainissement, les autorités espèrent instaurer une véritable culture de sécurité dans un secteur où la vétusté du matériel et l’indiscipline des conducteurs sont pointées du doigt depuis des années.
La modernisation du transport collectif apparaît ainsi comme une urgence, autant pour protéger les voyageurs que pour redonner confiance à des milliers d’usagers dépendants du bus pour leurs déplacements quotidiens dans la métropole oranaise et sa périphérie.
Yacine Redjami