Un axe solide
Excellentes avant la « révolution du Jasmin », dont les conséquences auront été une descente dans l’enfer du terrorisme, suivi d’un cataclysme financier, les relations algéro-tunisiennes devront le rester. Les déclarations des responsables des deux pays demeurent claires sur ce point précisément. Les efforts fournis par l’Algérie pour maintenir à flot les finances de la Tunisie en attestent également. Il faut relever que les expressions de bon voisinage ne sont pas le seul fait des gouvernements. Il est certes naturel que ces derniers veuillent préserver un climat d’entente politique entre les deux pays. Il reste cependant que cette marque de fraternité entre les deux sociétés trouve son explication dans l’Histoire. Les Algériens et les Tunisiens sont conscients de l’intensité des sentiments qu’éprouve un peuple pour l’autre. Ce paisible voisinage qui n’a souffert d’aucun épisode problématique entre les deux Etat, tire ses racines du combat libérateur des deux peuples. La création de l’étoile nord africaine où les militants indépendantistes algériens et tunisiens ont cohabité derrière la même bannière témoigne de cette proximité politique. L’éclatement de la révolte contre le système coloniale en Tunisie, l’avènement du Premier novembre deux ans plus tard en Algérie, les bombardements de la localité frontalière de Sakiet Sidi Youcef par l’armée française, jusqu’à la création de l’UMA, constituent autant d’étapes qui ont soudé la destinée de l’un à l’autre.
Le soutien indéfectible de la Tunisie lors de la tragédie nationale des années 90 aura constitué une preuve de fraternité.
Les officiels tunisiens en déplacement à Alger, comme leurs homologues algériens à Tunis n’ont pas besoin, les uns comme les autres, de sur-jouer une démonstration d’amitié, pour la simple raison que celle-ci a été forgée dans le sang versé par les deux peuples. Et c’est ce souvenir que les deux peuples commémorent chaque année qui anime la fraternité et amène le gouvernement algérien à décider un soutien sans réserve à la Tunisie dans sa crise financière. Le président Tebboune l’a affirmé avec force. Il n’est pas question de tourner le dos aux souffrances des Tunisiens annoncées par le FMI, l’Union européenne et les Etats Unis. Cet armada d’occidentaux ne bougeront pas le petit doigt, parce qu’ils n’agissent que selon leurs propres intérêts. Ce ne sera pas le cas de l’Algérie.
Il reste, cependant, que l’aide financière et économique n’est pas une fin en soi. Les deux sociétés aspirent à beaucoup plus. Ils voudraient donner un sens concret à leurs relations séculaires. C’est là une demande de la base que le sommet se doit de traduire sur le terrain. A commencer par les chiffres des relations économiques algéro-tunisiennes qui doivent connaître une sérieuse embellie…
Par Nabil.G