EDITO

Tout se relie

Au Nord, il y a la crise ukrainienne. Au même moment, au Sud, il y a désormais la crise malienne. Vous me direz que les deux n’ont rien à voir. Et je vous le concède. Mais permettez- moi d’ajouter que, malgré tout, il existe bien un lien, minime peut-être, mais il est bien là. La Russie est impliquée ou citée dans les deux crises. Directement en Ukraine, et indirectement au Mali à travers l’ organisation Wagner. Et en face il y a l’Occident. Les États Unis en Ukraine et la France au Mali.
Plus que tout autre chose, les deux crises sont une affaire de positionnement et d’ influence. Et derrière tout cela, au fond du décor, il y a les enseignements de la crise syrienne. Car qu’on le veuille ou non, l’intervention russe en Syrie a totalement fracassé les plans occidentaux dans ce pays. Washington comme Paris et d’autres capitales occidentales ont échoué à renverser le régime de Bachar el-Assad. Pourtant ils ont mis le paquet, avec tous les moyens humains et financiers, allant même jusqu’à armer les groupes terroristes. Mais c’est la Russie qui a fini par s’imposer. Et ce retour musclé de la Russie sur la scène internationale a diamétralement changé la donne géostratégique.
Enfin pour tout résumer, il faut bien reconnaître que nous sommes revenus à l’ère de la guerre froide ou tout au moins nous y allons directement. Car la grande pression qui est mise par Washington, qui multiplie les avertissements et maintient sa grande conviction que Moscou envahira l’Ukraine, avançant même des dates de cette invasion, interroge sérieusement sur l’hystérie américaine, comme qualifié par la Russie.
Au Nord comme au Sud, les Occidentaux ne veulent plus se faire doubler par les Russes. Ils ne veulent plus d’une réédition du scénario syrien, où manifestement ils n’ont rien vu venir, et ont assisté presque impuissants au triomphe du régime de Bachar el-Assad, qui de facto a mis un point final au très controversé et discutable projet du printemps arabe.
Poutine avait réussi son coup en tous points de vue, et à voir les derniers développements au Sahel comme en Ukraine, le maître du Kremlin n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Maintenant qu’en sera-t-il de la paix et de la guerre dans le monde, bien malin sera celui qui pourra y répondre. Mais il faut reconnaître que la paix commence déjà à perdre du terrain devant la guerre. Et si le monde de l’après épidémie serait celui-là ? On n’aura rien gagné au changé.
Par Abdelmadjid Blidi

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