Un diplôme qui compte
Ce jeudi, des joies et des tristesses ont parcouru les foyers de milliers de familles algériennes qui avaient un fils ou une fille qui passaient son baccalauréat. Des larmes et des rires chez les uns ou les autres, c’est un peu le décor immuable que vivent chaque été les familles algériennes depuis 62 ans. Le bac n’a rien perdu de sa sacralité et reste encore l’examen d’étude le plus important et le plus apprécié en Algérie depuis l’indépendance.
Le bac c’est aussi ce sésame qui ouvre et éclaircit l’avenir de milliers de jeunes. Mais le bac c’est aussi et surtout l’examen où tous les enfants de l’Algérie, quelles que soient leurs origines, quelles que soient leurs conditions sociales, qu’ils soient citadins ou ruraux, fils de riches ou de pauvres, de familles cultivées ou non, tous partent à chances égales où il n’y a rien d’acquis d’avance et où les règles sont strictes et justes.
Décrocher son bac c’est l’aboutissement d’un engagement personnel, le plus important dans la jeune vie de tous ces candidats. C’est aussi un long investissement des familles, pas nécessairement riches, mais qui se coupent en quatre pour donner à leurs enfants le maximum de moyens pour réussir. Car elles savent, et nous le répétons encore, que tout le monde à l’examen du bac part à chances égales. Et cette chance, il s’agit pour beaucoup, notamment pour les familles modestes, de la saisir, de ne pas la laisser passer.
Et puis, il y’a un autre critère à prendre en compte. Les mentalités ont évolué ces dernières années et la pyramide des valeurs qui a été inversée un certain temps et qui voulait faire croire que les études n’étaient qu’une perte de temps et que pour s’enrichir il fallait exploiter d’autres filons, commence à changer. Cette mentalité a changé, notamment ces dernières années, car la politique du pays a changé et l’université a été remise au centre des intérêts des pouvoirs publics. Désormais l’université n’est plus un monde fermé sur lui-même. L’université n’est plus que cette machine à remettre des diplômes sans horizons.
Non, l’université s’est ouverte de manière spectaculaire sur le monde économique, ses liens avec les entreprises ont été consolidés, et en plus de cela, les jeunes diplômés ont cette opportunité de lancer, dès leur sortie de l’université, leurs entreprises ou ce qui est connu aujourd’hui sous le nom des startups. Cela n’en a pas l’air, mais c’est là une réelle révolution dans le domaine de l’enseignement supérieur, mais aussi et surtout dans l’ouverture d’horizons prometteurs pour des milliers de jeunes qui savent aujourd’hui que les études sont une vraie opportunité pour se bâtir un solide avenir. Il suffit de s’y mettre sérieusement, de mouiller la chemise, de se donner à fond, car au bout il y va de l’intérêt personnel de chacun et in fine de l’intérêt suprême de toute la nation.
Par Abdelmadjid Blidi