Un engagement collectif
Des Algériens se sont plaints de l’état des transports publics dans leur pays et ont ouvertement laissé exprimer leur colère sur les réseaux sociaux. Il s’est trouvé des individus qui pensaient jouer sur la fibre sensible pour semer la vindicte et propager des accusations fantaisistes, cherchant à se poser en « héros » virtuels des temps modernes. Pourtant, les critiques – du reste parfaitement recevables – des citoyens algériens n’avaient aucune intention d’outrepasser le strict cadre de l’accident tragique de Oued El Harrach. L’écrasante majorité des interventions dénonçaient le comportement dangereux de certains chauffeurs, l’état vétuste des véhicules, et réclamaient plus de rigueur dans la gestion du secteur des transports publics.
Ces citoyens n’ont cependant pas manqué de reconnaître les efforts de modernisation engagés par l’État, avec l’équipement récent de sept villes algériennes en tramways, téléphériques, sans oublier, bien entendu, le métro d’Alger. Ces avancées sont louables, mais elles ne sauraient faire oublier le quotidien difficile vécu par des millions d’usagers qui continuent à subir un service souvent défaillant, marqué par l’insécurité routière, les retards récurrents, et un confort bien souvent spartiate.
Le constat est donc clair. Il faut impérativement mieux réglementer le transport par bus, renforcer les contrôles et moderniser les flottes de véhicules avant que d’autres drames ne viennent endeuiller nos routes. La question n’est plus seulement celle de l’investissement matériel, mais aussi celle d’une organisation efficiente. Les représentants du secteur doivent impérativement intégrer les usagers dans la co-construction des solutions, afin que la mobilité redevienne une source de sérénité et non d’angoisse.
Tout autant que l’opinion nationale, les autorités du pays ont entendu les plaintes des uns et des autres. Cela suffit-il à fermer la case des critiques pour passer à l’action ? Pas vraiment. La critique est un moteur essentiel de la démocratie et du progrès. Le gouvernement, dont le ministre des Transports est déjà dans l’action, a bien lancé des chantiers ambitieux, et il est illusoire de penser que des résultats tangibles apparaîtront dans les prochains mois. Dans l’intervalle, ces « héros virtuels» s’acharnent à démanteler les efforts de l’Etat pour amener la société à douter de sa volonté de dépasser les entraves que pose le secteur des Transports en Algérie. Il va de soi, cependant, que les Algériens connaissent bien leur intérêt. Les citoyens parlent d’une même voix qui n’accorde aucun crédit aux paroles destructrices. Comme d’autres secteurs qui ont bien évolué à l’image du logement, le transport public ne sera plus synonyme de danger et d’insatisfaction. Le chemin existe et est tracé, reste à le parcourir ensemble dans la confiance mutuelle.
Par Nabil.G